Douceur française et vérité hébraïque. Rhétorique biblique et style hébraïsant dans les paraphrases bibliques françaises entre Marot et Chassignet
Auteur / Autrice : | Vanessa Oberliessen |
Direction : | Olivier Millet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature et civilisation française |
Date : | Soutenance le 07/01/2023 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....) |
Jury : | Président / Présidente : Véronique Ferrer |
Examinateurs / Examinatrices : Anne-Pascale Pouey-Mounou | |
Rapporteur / Rapporteuse : Bruno Petey-Girard, Annie Noblesse-Rocher |
Mots clés
Résumé
« Dieu des Dieux », « Dieu des armées »… certains hébraïsmes sont courants dans la langue française depuis l’époque médiévale. À la Renaissance, le renouveau des études hébraïques permet un meilleur accès aux langues de la Bible ; l’hébreu, langue associée à l’enfance de l’humanité, devient l’objet d’ambitions philologiques autant que de rêveries adamistes. Au milieu du XVIe siècle, le répertoire des hébraïsmes s’élargit sous l’influence des auteurs réformés qui imitent des tours syntaxiques tirés des Bibles françaises et des Psaumes de Marot. La paraphrase biblique en vers permet aux poètes d’imiter non seulement des syntagmes isolés mais aussi les grandes figures syntaxiques et les formes de la poésie biblique. Les auteurs de la Contre-Réforme ne sont pas en reste : dans leur quête de remplacer le psautier de Marot par un recueil catholique, ils participent de la tendance hébraïsante de leur époque, grâce à une langue qui reflète à la fois la vérité hébraïque et la tradition de l’Église. Retrouver la langue d’une unité perdue, permettre à la langue française de refléter la lumière des Écritures, prouver, enfin, que David et Salomon n’étaient pas moins brillants rhéteurs que les auteurs classiques : les raisons d’œuvrer à une hébraïsation de la poésie française sont nombreuses.