Thèse soutenue

« Qu’est-ce qu’un être humain ? » Effet du genre et des préjugés sexistes sur les conceptions de l’humanité

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Auteur / Autrice : Alice Kasper
Direction : Benoît Testé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 22/06/2023
Etablissement(s) : Rennes 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Éducation, langages, interactions, cognition, clinique, expertise (Rennes ; 2022-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de Psychologie : Cognition- Comportement- Communication / LP3C - EA1285
Jury : Président / Présidente : Peggy Chekroun
Examinateurs / Examinatrices : Stéphanie Demoulin
Rapporteur / Rapporteuse : David Bourguignon, Delphine Martinot

Résumé

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La question « qu’est-ce qu’un être humain ? » a suscité l’intérêt de nombreux⋅se⋅s auteur⋅e⋅s depuis des siècles. Cette question a majoritairement été étudiée sous l’angle des attributions d’humanité à autrui. Si quelques recherches mettent en évidence des variations dans la représentation de l’humain, ces différences ont été relativement minimisées au profit d’une représentation de l’humain plus universelle. De plus, la grande majorité de ces travaux s’est cantonnée à examiner les variations interculturelles négligeant les autres groupes sociaux. Dans cette thèse, notre intérêt s’est porté plus spécifiquement sur les groupes de genre (i.e. femmes et hommes). Ces éléments théoriques nous ont amené à formuler deux questions de recherche : 1/ La représentation de l’humain diffère-t-elle entre les femmes et les hommes ? 2/ Cette représentation repose-t-elle sur les caractéristiques de l’endogroupe ou une des deux identités de genre domine-t-elle ? Les liens entre cette représentation et l’identification à l’endogroupe, le sexisme, l’âge et l’adhésion à des politiques égalitaires ont aussi été regardés. Ce programme de recherche (10 études) permet de dégager plusieurs résultats. Les caractéristiques stéréotypées féminines sont largement perçues comme plus centrales dans la définition de l’humain par les femmes et par les hommes. Cet effet est relié au degré de sexisme bienveillant des participant⋅e⋅s. Ce constat est également trouvé, chez les filles (mais pas chez les garçons). À l’inverse, les caractéristiques masculines sont perçues comme plus spécifiques de l’être l’humain par les femmes et les hommes. L’ensemble de ces résultats est discuté en référence à l’effet « les femmes sont formidables » (women are wonderful effect). La pertinence de distinguer dans de futures recherches une représentation descriptive de l’humain et une représentation normative (i.e., en termes d’humain idéal) est également discutée.