Valorisation des déchets de pressurage du raisin : caractérisation thermomécanique d’un nouveau matériau biosourcé à base d’aignes
Auteur / Autrice : | Céline Badouard |
Direction : | Fabien Bogard, Guillaume Polidori, Christophe Bliard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Matériaux, mécanique, structures |
Date : | Soutenance le 14/04/2023 |
Etablissement(s) : | Reims |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Mathématiques Physique Sciences du Numérique et de l'Ingénieur (Reims ; 2018-) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Matériaux et Ingénierie Mécanique (MATIM) (Reims, Marne) |
Jury : | Président / Présidente : Abderrahim Boudenne |
Examinateurs / Examinatrices : Fabien Bogard, Guillaume Polidori, Rafik Balti, Christophe Bliard, Anh Dung Tran Le | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Rafik Balti |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Lors de l’élaboration du champagne, les grappes de raisin sont pressées. A l’issue de cette étape, elles sont transformées en marc de raisin ou aignes (appellation en région champagne). Ce résidu est composé principalement de rafles, peaux et pépins. Il est envoyé en distillerie afin d’y extraire le jus restant pour y élaborer le marc de champagne. Après cette étape, le marc de raisin est peu ou en partie valorisé, laissant des quantités importantes de biomasse en compostage. L'objectif de ce projet de thèse a été de valoriser les aignes en les utilisant comme constituant de base pour mettre au point un nouvel agromatériau capable de remplacer les matériaux classiques d'isolation des bâtiments (laine de verre, laine de roche, polystyrène, ...). Cela fait partie d’une nouvelle approche pour réduire les impacts environnementaux associés au secteur du bâtiment, en y incorporant de la matière biosourcée. De plus, la valorisation des marcs de raisins peut s’inscrire dans une démarche d’économie circulaire et locale permettant de créer de la valeur ajoutée pour le secteur agricole et les territoires. Quatre sous-produits sont étudiés ; les aignes, les rafles, les rafles broyées et les peaux ; ils sont associés à un liant à base d’amidon de pomme de terre. Notre motivation était de concevoir un matériau 100% biosourcés et issu de ressources locales. Une étude des propriétés physico-chimiques des matières premières a été faite. Par la suite, le comportement mécanique des agrocomposites a été étudié par compression et flexion trois points, ainsi que le comportement thermique et acoustique. La performance hydrique de ces nouveaux matériaux est basée sur la mesure de la valeur du tampon d'humidité, de l'isotherme de sorption et de la perméabilité à la vapeur d'eau. Les rafles entières et les broyées ont été choisies pour optimiser les propriétés thermiques et acoustiques en faisant varier la proportion d’amidon. Ces agrocomposites à base de rafles broyées ou de rafles avec 10% d’amidon permettraient de proposer une solution alternative aux matériaux actuels au vu des diverses propriétés déterminées : une conductivité thermique inférieure à 0,065 W(m.K) et une valeur de MBV rentrant dans la classe d’excellent régulateur hydrique selon la classification du projet NordTest. De tels matériaux permettent de réduire la consommation d'énergie des bâtiments, réduisant ainsi les émissions de CO2, tout en offrant une bonne isolation thermique, hygrothermique et acoustique. Une étude sur la durabilité des agrocomposites est aussi présentée via trois essais différents (immersion dans l’eau, résistance à l’humidité et réaction au feu).