Thèse soutenue

Vivre la mort : représentations de la mort, des morts et pratiques funéraires aux îles de la Société, Polynésie française

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Auteur / Autrice : Nausicaa Coatanea
Direction : Bruno Saura
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences sociales, sociologie, anthropologie
Date : Soutenance le 28/04/2023
Etablissement(s) : Polynésie française
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale du Pacifique (Faaa ; 2005-....)

Résumé

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L’objectif de cette thèse est de dresser un panorama des comportements face à la mort aux îles de la Société aujourd’hui. Si la mort est un fait biologique universel, elle est aussi et surtout un fait culturel et social. Une observation participante et des entretiens qualitatifs ont permis d’analyser les interactions entre la culture ancienne (funérailles longues, « doubles funérailles » pour les chefs), la christianisation (diabolisation des concepts anciens, analyse comparative des religions principales établies sur le territoire : Catholicisme, Protestantisme, Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, Église Adventiste du 7ème Jour) et l’occidentalisation due à l’histoire et à la mondialisation (législation funéraire, nouvelle définition médico-légale de la mort, don d’organes). Une analyse qui permet alors de dévoiler les multiples représentations de la mort et des morts (séparation d’un corps matériel et d’une entité spirituelle, survie du « double » dans un au-delà, revenants), mais également d'interroger le sens contemporain des concepts pré-chrétiens comme l’univers du pō (monde de la nuit, du divin et des morts des temps anciens) - aujourd’hui davantage patrimonialisé que vécu -. À partir d’une ethnographie multi située (Marcus, 1995), l’analyse des pratiques funéraires, tant professionnelles que rituelles, permet de démontrer l’ambivalence des rapports au cadavre face au déni de la mort. Ainsi, le « corps-objet », selon les points de vue des « professionnels de la mort » (personnel du funérarium et des entreprises funéraires), est aussi le « corps-personne » des proches endeuillés lors des pratiques rituelles funéraires et post-funéraires (lors des veillées, des inhumations et des hommages aux morts). Néanmoins, selon ces deux acceptions, une certaine importance est toujours accordée à la vue, avec un cadavre « donné à voir ».