Thèse soutenue

Flux de carbone optimisé pour une amélioration des rendements et de la tolérance au stress hydrique chez le pois

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Auteur / Autrice : Amélie Morin
Direction : Nathalie PourtauJoan Doidy
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Physiologie végétale
Date : Soutenance le 28/02/2023
Etablissement(s) : Poitiers
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Rosalind Franklin (Poitiers ; 2022-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Ecologie et biologie des interactions - EBI (Poitiers ; 2012-....)
faculte : Université de Poitiers. UFR des sciences fondamentales et appliquées
Jury : Président / Présidente : Marie-Pascale Prud'homme
Examinateurs / Examinatrices : Vanessa Vernoud, Thierry Simonneau, Soulaïman Sakr
Rapporteur / Rapporteuse : Alain Bouchereau, Rozenn Le Hir

Résumé

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Le pois (Pisum sativum) est une légumineuse d’intérêt agroécologique cultivée pour ses graines ayant une forte valeur nutritive, notamment en amidon et en protéines. Réintroduite dans l’objectif d’atteindre l’autonomie protéique, sa réimplantation en France dans les régions actuellement soumises à des épisodes de sécheresse entraîne une réduction du rendement en graines, suggérant des changements majeurs dans les flux de carbone. Le développement de la graine et son remplissage en nutriments sont dépendants du flux de carbone à longue distance entre les organes sources et les organes puits, impliquant des acteurs moléculaires dans ces variations : les transporteurs de sucre. Après avoir mis en place la culture du pois au sein du laboratoire et défini la carence hydrique à appliquer, l’étude de l’allocation du carbone dans la plante a été développée afin d’analyser les flux de carbone des feuilles sources vers la graine lors de l’embryogenèse, phase de divisions mitotiques intenses, et le début du remplissage de la graine, stade d’accumulation des réserves, chez deux variétés présentant des rendements contrastés au champ. Les résultats ont permis de montrer que le déficit hydrique engendre un arrêt de la floraison et une réduction de la biomasse fructifère, suggérant des changements importants dans les flux de carbone des feuilles sources vers les phytomères reproductifs. Le déficit hydrique a également provoqué une augmentation des avortements de la graine observée au début du stade de remplissage, soit lorsque les graines ont passé le stade limite d’avortement. Les résultats suggèrent que cet avortement serait lié à une diminution de la disponibilité en carbone due à une réduction de l’export de carbone depuis les feuilles sources. Les teneurs en amidon foliaire suggèrent plutôt une remobilisation des réserves amylacées afin de compenser la diminution de la disponibilité en carbone liée au déficit hydrique. Les résultats indiquent également que lors du stress hydrique, les gousses interviendraient plus intensément dans la nutrition des graines.Pour étudier les acteurs moléculaires impliqués dans ces variations de flux de sucres en réponse au déficit hydrique, une analyse ciblée des gènes de transporteurs de sucres (SUT et SWEET) responsables du chargement et du déchargement du phloème et d’enzymes invertasiques (INV) responsables de la dégradation du saccharose a été réalisée. Ainsi, PsSWEET15.1, PsCWINV1.2 et PsVINV1.1 sont proposés comme candidats permettant de maintenir les flux de sucres vers la graine en embryogenèse et de limiter ainsi les avortements de la graine. Du fait de leur rôle dans la nutrition de la graine, les gènes des familles d’invertases ont été annotés dans le génome du pois et leur expression étudiée. Cette étude a permis d’identifier les invertases pariétales, cytosoliques et vacuolaires régulées par le développement de la graine et le déficit hydrique. Enfin, une approche globale par RNA-seq a permis de déterminer dans trois organes (feuilles, racines et graines), les régulations d’expression à l’échelle du génome. Cette étude transcriptomique a permis d’identifier parmi les gènes différentiellement exprimés dans les organes source et puits, des transporteurs de sucre (SUT, MST et SWEET), des enzymes du catabolisme du saccharose (SUSY et INV) et des enzymes de la voie de synthèse de l’amidon (notamment des UGPase, PGM, AGPase), potentiellement impliqués dans les réponses d’adaptation au déficit hydrique.L’ensemble des travaux réalisés ont permis d’identifier de nombreux gènes candidats ouvrant ainsi de nouvelles perspectives pour mieux comprendre les flux de sucres vers la graine en réponse au stress hydrique. Une meilleure compréhension des mécanismes de transport vers les graines pourrait permettre de limiter les pertes de rendements au champ en proposant des marqueurs soutenant la sélection de variétés adaptées aux contraintes climatiques actuelles et futures..