Thèse soutenue

Form follows material ? : Histoires autour de l'architecture contemporaine en pierre massive

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Auteur / Autrice : Natalia Petkova
Direction : Valéry Didelon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Architecture
Date : Soutenance le 15/12/2023
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Ville, Transports et Territoires (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne ; 2010-2015)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Architecture Urbanisme Société. Savoirs Enseignement Recherche (Paris ; 2010-....) - Architecture, Culture, Société XIXe-XXIe s
Jury : Président / Présidente : Lionel Devlieger
Examinateurs / Examinatrices : Valéry Didelon, Pauline Lefebvre, Stefano Zerbi, Estelle Thibault, Albena Yaneva
Rapporteurs / Rapporteuses : Pauline Lefebvre, Stefano Zerbi

Résumé

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La pierre. À en juger par le nombre de projets réalisés, de livres et d’articles publiés, de formations suivies, d’expositions organisées et de conférences données autour de son utilisation structurelle, cet ancien matériau de construction connait manifestement un renouveau dans l’architecture contemporaine. Aux côtés d’autres matériaux bio ou géosourcés, présentés comme des alternatives écologiques à leurs homologues synthétiques (principalement le béton, l’acier etla brique), la pierre fait l’objet d’appréciations très positives de la part des professionnels de la construction et du grand public dans un certain nombre de pays d’Europe occidentale. Cet engouement pour les matériaux dits naturels coïncide avec une évolution plus large de la manière dont l’architecture est aujourd’hui présentée, discutée et évaluée, largement inspirée parle material turn dans le domaine de material studies autour de l’an 2000. Ce tournant a vu l’intérêt pour le style, la fonction ou le contenu symbolique des bâtiments largement supplanté par l’attention portée aux matériaux dont ils sont faits, leur fabrication, usage et agency. Les professionnels comme le grand public ont en effet dorénavant tendance à privilégier les considérations sociales, culturelles, économiques et environnementales autour de la construction,de l’utilisation et de l’après-vie des bâtiments, en minimisant et en mettant parfois de côté les questions de forme – l’essence physique des bâtiments.La thèse principale défendue dans Form follows material ? est que la prise en compte du material turn dans la recherche architecturale, aussi précieuse qu’elle ait été en élargissant l’horizon des préoccupations de la discipline, a également le potentiel de remettre fondamentalement en question la façon dont nous pensons la forme. Cette recherche explore donc ce que l’utilisation de la pierre en structure fait à l’architecture contemporaine, en termes d’usages et de forme. Son objectif est moins de déduire une théorie globale de la construction en pierre massive aujourd’hui que d’induire des façons utiles de l’interpréter. Chacun des neuf chapitres représente une perspective à travers laquelle nous pouvons commencer à la situer dans l’histoire récente de l’architecture et à considérer ses conséquences pour la théorie et la pratique architecturale. Ces perspectives ont émergé d’un travail ethnographique sur le terrain autour d’une série de projets de construction (dessinés par Atelier Archiplein, Atelier Architecture Perraudin, Aulets Arquitectes,Institut Balear de l’Habitatge IBAVI et Caruso St John Architects) en cours de réalisation en Suisse, en Espagne et en Angleterre — où l’intérêt pour le matériau est en train de se développer. La pierre est ainsi examinée dans le cadre de son utilisation à des fins structurelles — c’est-à-dire porteuses ou autoportantes — dans la construction aujourd’hui à travers : les raisons pour lesquelles on choisit de l’employer ; la logique de son approvisionnement ; l’expertise à laquelle elle fait appel ; ses prétendus fondements moraux ; le travail impliqué dans son extraction et sa transformation ; ses tendances brutalistes ; ses associations stylistiques ; et, enfin, sa capacité à durer