Thèse soutenue

Les dé-re-constructions identitaires des femmes afro-descendantes dans l'ordre patriarcal et colonialiste de Medellín, Colombie, au XXIe siècle : parcours historique, littéraire et ethnographique

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Auteur / Autrice : Sara Candela Montoya
Direction : Victorien LavouMara Viveros
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes ibériques et latino-américaines
Date : Soutenance le 15/12/2023
Etablissement(s) : Perpignan
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale INTER-MED (Perpignan ; 2011-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de Recherche sur les Sociétés et Environnements en Méditerranées (Perpignan)
Jury : Président / Présidente : Clotilde-Chantal Allela Kwewi
Examinateurs / Examinatrices : Alain Pascal Kaly
Rapporteurs / Rapporteuses : Landry-Wilfrid Miampika, Luciana Deplagne

Résumé

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Cette thèse traite de la situation sociale et identitaire des femmes de descendance africaine qui habitent Medellín, capitale du département d'Antioquia, dans la Colombie du XXIe siècle. Ce travail de recherche analyse les continuités et les discontinuités de la construction identitaire des femmes afro-descendantes (afro-antioqueñas, afro-chocoanas, afro-costeñas et afro-vénézuéliennes, mais aussi hétérosexuelles, homosexuelles et transsexuelles), dans une société patriarcale et colonialiste où les violences symboliques et physiques, racistes et sexistes, les affectent de manière intersectionnelle et multidimensionnelle. La racialisation et la sexualisation sont au centre de notre réflexion. Il s'agit, en effet, des deux oppressions majeures qu'ont vécues et vivent encore les femmes racialisées dans l'espace occidental.isé, dont la Colombie fait partie. Dans leur appartenance à la diaspora africaine d'Occident, les femmes noires de Medellín, sont aujourd'hui les héritières de l'imbrication de ces deux oppressions, de ce double malheur généalogique, également du classisme, l'hétérosexisme et de la xénophobie, entre autres, aussi abordés dans cette thèse. Dans une perspective historique, globale et afrodiasporique, nous essayons de comprendre comment le sexe-genre et la « race », en tant qu'outils culturels de domination, ont été élaborés et fermement implantés pour hiérarchiser les êtres humains, confinant les femmes noires au plus bas de l'échelle sociale. À partir du contexte colombien, nous nous sommes efforcé.e.s de saisir la place subalternisée qu'occupe aujourd'hui la femme noire au sein du récit imaginé antioqueño, lui-même fondé sur la blanchité, la masculinité et la féminité hégémonique, dont les femmes et les hommes paisas, malgré leurs racines afro-descendantes et natives, en sont les représentants les plus notables, dans l'imaginaire colombien. Malgré l'ancrage d'une forte stéréotypie, les femmes afro-colombiennes, porteuses de la résistance ancestrale noire, continuent de mener de manière individuelle et collective d'importants processus de conscientisation, de décolonisation et de dépatriarcalisation. Ce mouvement d'empowerment féminin noir, cristallisé dans la figure de Francia Márquez, remet de plus en plus en question les piliers fondateurs de l'ordre patriarcal, colonialiste et capitaliste, qu'il cherche à transformer en s'affirmant et en établissant un dialogue avec les autres groupes de la société.