Thèse soutenue

La transmission-appropriation des savoirs stratégiques et tactiques en boxe thaïlandaise : médiation et résolution de problèmes au service de la performance sportive par la comparaison de deux modèles d'entraînement et l'étude de cas d'entraînés.

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Auteur / Autrice : Benoît Catala
Direction : Eric Margnes
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences Techniques des activités physiques et sportives
Date : Soutenance le 20/12/2023
Etablissement(s) : Pau
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences sociales et humanités (Pau, Pyrénées Atlantiques)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Mouvement, Équilibre, Performance, Santé
Jury : Président / Présidente : Pascal Legrain
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Legrain, Marie-France Combis-Carnus, Denis Loizon, Léna Lhuisset
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-France Combis-Carnus, Denis Loizon

Résumé

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Le travail est une recherche en didactique de la boxe thaïlandaise, centrée sur le double processus de transmission et d'appropriation des savoirs d'ordre stratégique, tactique et technique à des fins de performance sportive. L'enjeu est de former un combattant plus réfléchi dans ses modalités de réponse face à un problème posé par un adversaire. Nous visons l'acquisition de méthodes d'entraînement innovantes et la construction de nouveaux rapports aux savoirs, à l'entraînement et à l'entraîneur, en rupture avec les modèles traditionnels. Notre étude part d'une problématique générale axée sur la comparaison de l'efficacité, entre deux modèles d'entraînement sur une période donnée : à savoir, d'une part, la pédagogie du modèle de décisions guidées (PMDG) qui consiste à s'entraîner avec un guidage renforcé de l'entraîneur dans le choix des solutions et, d'autre part, la pédagogie du modèle auto-adaptatif (PMAA) qui consiste à s'entraîner avec un faible guidage et qui impose de responsabiliser les élèves dans la recherche de solutions face à un problème posé. L'originalité de cette étude réside dans son caractère interdisciplinaire, associant la didactique des disciplines scientifiques et technologiques avec la didactique clinique, et dans une approche méthodologique combinant des analyses quantitatives relatives à l'évolution de la performance en situation et des analyses qualitatives traitant du vécu subjectif des pratiquants. Le protocole expérimental a consisté à mettre en place les deux modèles originaux d'entraînement à la résolution de problèmes posés par un adversaire attaquant, pour lesquels nous avons disposé de données quantitatives relatives aux actions défensives du boxeur. Cela nous a permis d'évaluer les évolutions des participants de chaque groupe grâce à des analyses statistiques. D'autres variables ont été testées et nous ont amené à apprécier le rapport entre les méthodes et les rounds, les méthodes et les types de problèmes. En parallèle, nous avons recueilli le vécu subjectif des entraînés, par le biais d'entretiens semi-dirigés menés en ante et post protocole. Le traitement des données a permis de comprendre comment chacun a perçu et a évolué au cours de l'expérimentation dans ses rapports aux savoirs, à l'entraînement et à l'entraîneur. Nous pouvons écrire, dans une observation globale de nos résultats, qu'il conviendrait donc de démarrer une situation de combat en compétition par un modèle de type PMDG. Ceci peut apparaître comme un juste raisonnement dans le sens où l'on apporte de la certitude dans un milieu à haute incertitude, tout particulièrement en round 1 (R1). L'incertitude est alors diminuée en round 2 (R2), notamment par la découverte faite de l'adversaire durant le round précédent. Conséquemment en R2 (si on s'en résume à notre protocole de recherche) et plus généralement dans les rounds qui suivent le premier round (si l'on se rapproche d'une situation réelle de combat), nous pourrions choisir entre les deux méthodes, PMAA et PMDG, que l'entraîneur, par la relation construite avec son athlète et sa connaissance de l'activité et la reconnaissance de l'adversité rencontrée, pourrait réguler. Cela corrobore les conclusions issues de travaux précédents sur « l'ordre des modèles » et l'idée que ce dernier doit être déterminé en fonction des étapes de la formation et du type d'habiletés visées. Concernant les entretiens et le rapport à l'entraînement et à l'entraîneur, les sujets valorisent une autonomie partielle. Ils apprécient de chercher des solutions par leurs propres moyens mais ont tout de même besoin de l'entraîneur lors des situations d'opposition ou plus fréquemment à l'entraînement pour la validation de leurs actions ou pour obtenir des conseils ou des encouragements. Les études de cas ont notamment mis en relief le vécu singulier de chaque combattant dans le rapport à leur entraîneur et, pour certains, l'évolution de leurs conceptions.