Évaluation d'une nouvelle architecture pour des générateurs impulsionnels de classe méga-volt minimisant la pollution liée aux techniques d'isolations
Auteur / Autrice : | Léo Sousbielle |
Direction : | Laurent Pécastaing |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Génie électrique |
Date : | Soutenance le 09/11/2023 |
Etablissement(s) : | Pau |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences exactes et leurs applications (Pau, Pyrénées Atlantiques ; 1995-) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire des sciences de l'ingénieur appliquées à la mécanique et au génie électrique (Anglet) - Laboratoire des Sciences de l'Ingénieur Appliquées à la Mécanique et au génie Electrique / SIAME |
Jury : | Président / Présidente : Valérie Vigneras |
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Pécastaing, Yann Cressault, Bucur Novac, Hermann Rothard, Eric Vagnon, Marc Rivaletto, Benjamin Lassalle | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Yann Cressault, Bucur Novac |
Mots clés
Résumé
Afin d'étudier l'interaction d'une impulsion électromagnétique (IEM) avec les systèmes, dans le cadre d'applications militaires et civils, le CEA Gramat met en œuvre deux grands simulateurs expérimentaux. Ils se composent d'une antenne alimentée par un générateur impulsionnel permettant d'atteindre plusieurs mégavolts (Millions de Volts) avec des temps de montée de l'ordre de la nanoseconde. Les sources de tension associées à ces simulateurs ont été développées dans les années 1980 - 1990.Les performances des générateurs actuels et notamment l'obtention de temps de montée ultra-rapides sont obtenues grâce à un générateur de Marx associé à deux étages de compression temporelle (dits étage de transfert et étage de peaking). L'isolation électrique de ces sources impulsionnelles repose essentiellement sur les propriétés du gaz SF6 (hexafluorure de soufre). Néanmoins, ce gaz possède un inconvénient majeur. Il s'agit d'un gaz à effet de serre environ 23 500 fois plus nocif que le CO2. L'évolution de la réglementation internationale impose de limiter très fortement les rejets de ce gaz dans l'atmosphère, voire si possible d'exclure son utilisation. Cette thèse est une étude amont prospective, dédiée au développement d'un générateur impulsionnel de classe mégavolt pour le remplacement du générateur impulsionnel de l'un des deux simulateurs IEM actuellement en service au CEA Gramat. Le futur générateur, s'il y en a un devra permettre une amélioration significative en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, tout en préservant les mêmes performances et conditions d'utilisation. En particulier, le générateur devra s'adapter à l'antenne existante. De plus, il est primordial qu'un fort niveau de fiabilité du moyen soit conservé et que sa maintenabilité soit améliorée. L'étude bibliographique de cette thèse montre qu'il n'existe pas à ce jour de gaz de substitution permettant de remplacer le SF6 avec le même niveau de performance électrique et sans nuisance environnementale. L'originalité de ces travaux réside alors sur le développement d'un générateur de Marx compact avec un temps de montée rapide, permettant de supprimer un des étages de compression temporelle (l'étage de transfert). Les avantages de cette solution sont multiples : suppression d'un étage encombrant et coûteux, réduction de la durée du stress électrique favorable à la suppression du SF6 et compacité. Ces divers avantages favorisent la conception d'une enceinte étanche en pression et au vide (primaire) afin de limiter fortement les émissions de SF6.D'après l'état de l'art bibliographique réalisé, le principe « Marx - Peaking » n'a jamais été mis en œuvre à des niveaux de performances exigées par les simulateurs du CEA Gramat. Néanmoins, les travaux de simulation détaillés (simulation circuit et simulation électromagnétique 3D) réalisés dans cette thèse montrent que ces objectifs sont atteignables avec cette architecture.Le développement d'un prototype, nommé PEPSIE, acronyme de « Prototype Evolutif Pour Simulateur d'Impulsion Electromagnétique », a permis de valider les performances d'un générateur de Marx à échelle 1/3, soit une amplitude de sortie d'environ 750 kV compatible avec l'architecture « Marx - Peaking ». La confrontation avec les résultats expérimentaux a permis de valider nos modèles de simulations et ainsi de conforter le dimensionnement du futur générateur 2,2 MV. L'architecture de ce générateur de Marx permettrait en pratique de couvrir un fonctionnement sur 70% de la plage de tension avec une isolation à l'air sec pressurisé et pour un fonctionnement supérieur à 70% de sa plage, une isolation sous SF6 (pur ou mélangé) serait nécessaire.