Couplage entre poroélasticité et théorie de la fonctionnelle de la densité pour l'estimation des déformations induites par adsorption dans les matériaux nanoporeux
Auteur / Autrice : | Youssef Khaldouni |
Direction : | David Grégoire, Christelle Miqueu |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Physique |
Date : | Soutenance le 15/05/2023 |
Etablissement(s) : | Pau |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences exactes et leurs applications (Pau, Pyrénées Atlantiques ; 1995-) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire des Fluides Complexes et leurs Réservoirs |
Jury : | Président / Présidente : Djimédo Kondo |
Examinateurs / Examinatrices : David Grégoire, Christelle Miqueu, Benoît Coasne, Laurent Brochard, Laurent Perrier | |
Rapporteur / Rapporteuse : Benoît Coasne, Laurent Brochard |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Ce travail est consacré à la modélisation du comportement poroélastique linéaire des milieux poreux isotropes saturés par un fluide adsorbable. Il comporte le couplage d'un modèle poromécanique avec la théorie fonctionnelle de la densité moléculaire (DFT), ainsi qu'une comparaison avec des mesures expérimentales d'isothermes d'adsorption d'excès de méthane et de dioxyde de carbone et des déformations induites dans un charbon actif.Dans une première partie, une version récente de DFT non locale couplée à l'équation d'état SAFT-VR-Mie est utilisée pour estimer l'adsorption de méthane (CH4) et de dioxyde de carbone (CO2) dans un charbon actif. Pour ce faire, le matériau est tout d'abord caractérisé par porosimétrie à l'argon à 87K afin de déterminer sa distribution en tailles de pore (PSD). Le couplage DFT-SAFT est alors validé dans ces conditions par restitution de l'isotherme d'argon et l'influence de la discrétisation de la PSD est analysée. Par la suite, les quantités adsorbées à l'échelle des pores sont estimées pour le CH4 et le CO2 respectivement à 303K et 318K. La mise à l'échelle est réalisée au travers de la PSD et les isothermes d'adsorption déduites sont comparées à des données expérimentales existantes. L'influence de la discrétisation de la PSD est là encore discutée et dans cette partie l'influence des déformations mécaniques n'est pas prise en compte.Dans une deuxième partie, la théorie de la poroélasticité classique est étendue à la prise en compte d'un nombre quelconque de porosités pour des milieux poreux homogènes et isotropes, saturés par un fluide sans tenir compte des effets d'adsorption. Une méthode d'homogénéisation successive est utilisée pour déterminer le module de rigidité apparent et les coefficients de Biot. En ce qui concerne les modules de Biot, on compare les estimations qui découlent de cette même méthode et celles obtenues par une approche inspirée de la poroélasticité des milieux non saturés.Dans une dernière partie, un couplage des deux théories précédentes est réalisé afin de déterminer les déformations macroscopiques induites par l'adsorption dans les nanopores. Le couplage est réalisé en estimant par DFT-SAFT les quantités adsorbées qui sont ensuite introduites dans le modèle poromécanique via un coefficient de confinement. Ce dernier est tout d'abord défini localement dans chacune des porosités et il est montré que ce couplage local ne permet pas de rendre compte correctement des déformations macroscopiques induites par adsorption. Dès lors, il est proposé de faire la mise à l'échelle des effets d'adsorption au travers de l'isotherme globale déduite par DFT et de rendre compte des déformations induites par un coefficient de confinement global. Dans ce cadre, les déformations prédites sans aucun paramètre d'ajustement sont cohérentes avec celles mesurées et l'influence de la déformation sur l'isotherme d'adsorption calculée est alors discutée.