Les intrigues de la croissance marocaine
Auteur / Autrice : | Yassine Derrabi |
Direction : | Jamal Bouoiyour |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 05/12/2023 |
Etablissement(s) : | Pau |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale sciences sociales et humanités (Pau, Pyrénées Atlantiques) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Transitions Énergétiques et Environnementales - UMR TREE |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La croissance économique est un concept essentiel en économie, et elle revêt une grande importance en raison de ses impacts sur le bien-être des sociétés et des individus. Il est donc essentiel de trouver un équilibre entre la poursuite de la croissance et la gestion des enjeux qu'elle peut poser. La croissance économique a suscité depuis toujours l'intérêt de l'ensemble des acteurs économiques (politiciens, syndicats, entrepreneurs…), mais aussi des économistes et des chercheurs de tous bords. Si la croissance économique paraît primordiale pour les pays développés, elle paraît cruciale pour les pays en développement. Parmi ces derniers, nous nous sommes intéressés dans le cadre de cette thèse aux pays MENA. Si ces derniers se caractérisent par une certaine diversité quant aux sources de leurs revenus, il n'empêche que leur activité économique affiche une volatilité assez importante. Le Maroc n'échappe pas à cette règle. Disposant d'une économie assez diversifiée et d'un investissement assez important, il souffre cependant d'une dépendance forte de la production agricole.L'objectif de notre thèse est triple. Premièrement, nous essayons de quantifier l'effet de la qualité des institutions sur les performances économiques sur un panel de quinze pays de la région MENA. Les résultats émanant de l'utilisation d'une régression bayésienne par quantile nous indiquent qu'une bonne gouvernance est importante pour la croissance économique des économies de la région MENA, en particulier dans les pays qui observent une croissance faible. Deuxièmement, nous effectuons une analyse centrée sur le rendement de l'investissement du Maroc, en appliquant des méthodes novatrices et en comparant avec des pays comme la Turquie et le Portugal (deux pays ayant eu, approximativement, les mêmes niveaux de croissance que le Maroc au cours des années 1960 et 1970). Le recours à la méthodologie MF-DFA nous révèle que l'investissement au Maroc est caractérisé par un effet de mémoire longue conduisant à un caractère multifractal et par un processus persistant et explosif. Les mêmes résultats ont été recensés dans le cas du Portugal et de la Turquie, avec cependant, un rendement d'investissement plus important pour ces deux pays que pour le Maroc. Troisièmement, nous examinons la relation entre les conditions climatiques et la croissance économique au Maroc, où ces dernières sont mesurées tantôt par les précipitations annuelles, tantôt par la production annuelle des céréales. Pour cela, nous avons appliqué les méthodes ARDL et ARDL non-linéaire. Il s'agit de vérifier l'effet asymétrique potentiel de cette relation. Les résultats de nos estimations indiquent l'importance de la pluviométrie dans l'explication de la croissance marocaine. Mais, nous montrons aussi un comportement asymétrique de ces variables d'intérêt, avec une dominance de l'impact négatif. Ce résultat est valable tant sur le court que sur le long terme.