Thèse soutenue

L'éducation à la sexualité en France, de l'Eglise aux politiques publiques : quelle(s) formation(s) d'intervenants ? Entretiens auprès de quatre acteurs professionnels de l'éducation à la sexualité

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Auteur / Autrice : Veronique Le Ralle
Direction : Frédérique Lerbet-Séréni
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance le 28/09/2023
Etablissement(s) : Pau
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences sociales et humanités (Pau, Pyrénées Atlantiques)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche interuniversitaire Expérience, ressources culturelles, éducation (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis) - Centre de recherche interuniversitaire, Expérience, Ressources Culturelles, Education

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Ce travail de recherche coïncide avec une période où l'éducation à la sexualité est vue comme une solution à différents maux sociétaux. Suite au rapport de l'Inspection Générale de l'Education du Sport et de la Recherche qui constate l'absence d'éducation à la sexualité dans le primaire, au collège et au lycée, et à la plainte des trois associations (Le Planning familial, SOS Homophobie et SIDACTION), pour non application de la loi, le Ministre de l'Education Nationale, Pap Ndiaye, a fait paraitre une circulaire en 2022 pour renforcer l'éducation à la sexualité. Il a annoncé "l'élaboration d'un programme et d'un plan de formation pour les personnels". Officiellement, l'éducation à la sexualité aujourd'hui, a pour but de prévenir les violences sexistes et sexuelles, traiter du consentement, lutter contre les stéréotypes de genre et aborder tous les sujets qui touchent à la sexualité. Elle doit apporter les compétences psychosociales nécessaires pour développer l'autonomie, l'estime de soi, l'empathie et des relations équilibrées des élèves. Ces objectifs nous interrogent sur la place de l'éducation à la sexualité qui s'adresse aux écoliers, dans le champ du handicap et auprès de tout public, mais également sur les modes d'apprentissage des intervenants en éducation à la sexualité. Nous voyons que l'éducation à la sexualité devient progressivement une éducation à la vie et qu'elle est une entrée pour aborder la vie dans sa globalité. L'Education nationale a élaboré des programmes correspondant à la maturité des élèves. La sexologie, les associations militantes féministes comme le Planning familial, élaborent également des programmes d'intervention. De même, l'Eglise propose des interventions. La formation en sexologie légitime le fait d'être intervenant en éducation à la sexualité. Nous avons cherché comment les modes d'apprentissage sont à l'œuvre, dans les formations des intervenants. Cela nous amène à envisager une formation des intervenants qui soit en adéquation avec les aspirations des publics. Nous avons exposé les bases historiques sur lesquelles reposent l'éducation à la sexualité aujourd'hui. Nous avons fait un état des lieux et présenté quelques formations d'intervenants. Le décalage entre la façon dont les intervenants sont formés et les réalités des publics nous a amèné à réfléchir aux modes d'apprentissage. Notre méthode a consisté à mener quatre entretiens non directifs de formatrices d'intervenants, sur leur vécu en formation. Nous avons cherché de quelle manière les quatre sujets du vécu, Politique/institution, Formateurs/expert, Intervenant/stagiaire et Publics étaient évoqués, en les croisant avec les modes d'apprentissage Corps, Mouvement, Emotion et Idée, soit dans une intégration « de soi à soi » ou dans une interaction « à, avec et par autrui » . Il nous est apparu des sous-catégories, pour le Corps, tabou/sensible, pour le Mouvement, figé/dynamique, pour l'Emotion, touché/relié et pour les Idées, appris/découverte. Nous avons ajouté un critère « visible » pour un mode d'apprentissage conscient et clair et « invisible » sinon. Avec cette grille, nous avons recherché comment les modes d'apprentissage sont à l'œuvre. De chaque entretien sont ressorties des spécificités qui ont alimenté l'identification des besoins en formation d'intervenant, et l'identification de besoins généraux est apparue à travers l'analyse globale des entretiens et ont été confirmés par des calculs de χ2. Tous les besoins identifiés nous permettent de proposer aux formateurs et aux intervenants un programme de formation. Le cœur de la formation, porte sur la compréhension de leur comportement. Il s'agit de faire appel à la connaissance de son propre fonctionnement plutôt qu'à des éléments extérieurs. Penser la formation d'intervenants en mobilisant l'ensemble des dimensions humaines, permet d'envisager de transmettre une éducation en sexualité plus proche de la réalité vécue, par le dedans, et plus fluide avec les publics.