Vers un devenir autoritaire de l’État ? : Une lecture de la construction de l’incrimination de « terrorisme » en Argentine à la lumière des notions d’ennemi et de politique
Auteur / Autrice : | Gisele Anahi Amaya Dal Bo |
Direction : | Jean-René Garcia |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Soutenance le 07/06/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 13 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de droit public, sciences politiques et sociales de Paris 13 (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis) |
Jury : | Président / Présidente : Éric Desmons |
Examinateurs / Examinatrices : Patrice Vermeren | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marcelo Sergio Raffin, Maria Mercedes Risco |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Une grande partie de la doctrine argentine a souligné que la traduction juridique de la notion de « terrorisme » a remis en cause une série de distinctions caractéristiques du droit pénal libéral. Notre recherche vise à comprendre les raisons de cette situation en appréhendant les conditions de possibilité et la rationalité qui sous-tendent la construction de la notion juridique de terrorisme dans ce pays. Pour ce faire, nous partons d'une approche historico-juridique (car nous analysons les traductions de la notion en droit pénal à partir des années 1950) et politico-philosophique qui problématise la compréhension même des notions de politique, de droit et de violence. Notre thèse soutient, premièrement, qu'une certaine continuité d'une logique guerrière est perceptible dans la conceptualisation et la lutte contre le terrorisme depuis le milieu du XXe siècle, ce qui a donné lieu à ce qui a été qualifié, en philosophie de droit, de « droit pénal de l'ennemi ». Lié à l'adoption d'une perspective orientée vers la dangerosité du criminel et d'un critère préventif, le « droit pénal de l'ennemi » dépolitise les conflits, affectant la conception libérale de l'organisation politique que nous appelons « État de droit », et favorisant un devenir autoritaire de l'État, car il implique un renforcement de la politique en tant que politique gouvernementale et une peur de la politique dans sa perspective émancipatrice. Considérer cette hypothèse implique, en second lieu, de s'interroger sur ce qui, dans la tradition juridique libérale, admet l'adoption de figures ennemies telles que le « terroriste ».