La disparition du fou, paradigme de la néolibéralisation du sujet qui s’étend à tous par un pousse-à-jouir total : la mobilisation du désir propre comme dernier barrage
Auteur / Autrice : | Simon Dureuil |
Direction : | Olivier Ouvry |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 21/03/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 13 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Unité transversale de recherche psychogenèse et psychopathologie (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 2009-....) |
Jury : | Président / Présidente : Pascale Molinier |
Examinateurs / Examinatrices : Thierry Lamote | |
Rapporteur / Rapporteuse : Mohammed Ham, Isabelle Boulze |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Dans notre thèse, nous montrons les effets du néolibéralisme sur la subjectivité contemporaine. Pour cela, nous étudions la disparition du fou qui apparaît comme paradigme de ces effets. D'abord, nous montrons que le fou s'inscrit entre inclusion dans les normes (bio-comportementales) et exclusion s'il s'y refuse, sous-tendu par une logique gestionnaire et par une trame neuroscientifique de plus en plus exclusive. Puis, nous montrons comment une psychiatrie contemporaine devient quantitative et présente un fou malade organique. Il ne doit plus être écouté, son symptôme n'est plus une production subjective mais seulement un trouble, coûteux, nuisant au social qu'il faut réduire selon des classifications figées. Mais cette réduction subjective n'est pas réservée aux neurosciences ; en s'inscrivant dans une logique de maîtrise totale de soi, ce fou qui doit surveiller ses comportements cérébraux rejoint le sujet néolibéralisé. Et dans les deux cas, le désir est mis de côté. Le néolibéralisme peut être décrit comme la transformation de l'État en serviteur du marché via trois dimensions : une pratique économique, un modèle de gouvernance et une idéologie. Enfin, nous dégageons la prise de cette idéologie sur le sujet, là où il se constitue en entrepreneur de soi, qui doit orienter ses décisions pour augmenter son capital de jouissance. Ce sujet se soumet à un Autre pousse-à-jouir qui brise les collectifs et offre un type nouveau d'exploitation intériorisée. Mais le désir propre des sujets ne disparaît pas et peut être utilisé dans une lutte politique contre le néolibéralisme, à partir notamment d'un travail sur le réel que peut éventuellement soutenir l'œuvre psychanalytique.