Le déploiement des marchés du carbone dans le monde depuis Kyoto : entre typification des outils marchands et fragmentation mondiale
Auteur / Autrice : | Roman De Rafael |
Direction : | Sylvie Thoron |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 13/01/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 12 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Organisations, marchés, institutions (Créteil ; 2010-) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Interdisciplinaire d'étude du Politique Hannah Arendt (Créteil) - LIPHA - Laboratoire Interdisciplinaire d’étude du Politique – Hannah Arendt / LIPHA-UPEC |
Jury : | Président / Présidente : Daniel Compagnon |
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Thoron, Nathalie Berta, Thomas Reverdy, Natália Frozel Barros | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Nathalie Berta, Thomas Reverdy |
Mots clés
Résumé
La thèse est une analyse de la dynamique de construction des marchés du carbone et des mécanismes de compensation dans le monde. Ces marchés, sont utilisés comme outils de politiques publiques de réduction et de partage de la quantité de Gaz à Effet de Serre à ne pas dépasser afin de contenir le réchauffement climatique en deçà de 2°C : le « budget carbone » mondial. Nous souhaitions interroger la dynamique expliquant le développement de ces outils dans le monde entier depuis le Protocole de Kyoto jusqu’à aujourd’hui. Pour ce faire, nous croisons approches historique, économique et politique afin d’analyser une diffusion portée à la fois par une continuité avec l’utilisation des mécanismes marchands autour du carbone mais aussi par une fragmentation claire avec l’apparition de dizaines de dispositifs locaux, de mécanismes, dont certains sont volontaires et privés.La thèse montre que ces marchés sont en fait des politiques publiques qui répondent à une formulation du problème climatique dans les rapports du GIEC comme celui d’une nécessaire gestion d’un budget carbone mondial commun. Partager cette ressource est un dilemme social politiquement complexe à résoudre, la mise en œuvre de marchés a ainsi été une solution prônée par des acteurs non-étatiques coalisés en particulier aujourd’hui par la banque mondiale qui en diffuse les principes auprès des Etats. Un autre marqueur important est que les marchés du carbone sont créés et encadré par des règlementations et peuvent être fondamentalement transformés par des décisions législatives à tous les niveaux de décisions. C’est pourquoi ces marchés mettent en scène plusieurs types d’acteurs non-étatiques qui participent directement ou indirectement aux décisions par tous les canaux d’influence à leur disposition afin d’augmenter ou de réduire le niveau de contrainte environnemental de ces marchés. La thèse montre que face au blocage des négociations internationales suite à l’essai des mécanismes du Protocole de Kyoto, une gouvernance polycentrique des marchés du carbone s’est progressivement déployée à différentes échelles de décisions. Il en résulte une dynamique de diffusion mondiale continue, polycentrique, marqué par un processus d’essai-erreur ainsi qu’une tension entre éthique de l’environnement et logique marchande. Le dernier point est une thématique clé pour le futur afin d’éviter que le carbone ne devienne qu’une commodité comme une autre.