La Société des artistes décorateurs à l’épreuve de l’institutionnalisation des arts décoratifs en France (1901-2007)
Auteur / Autrice : | Béatrice Grondin |
Direction : | Rémi Labrusse |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'art |
Date : | Soutenance le 16/12/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Histoire des arts et des représentations (Nanterre) |
Jury : | Président / Présidente : Rossella Froissart |
Examinateurs / Examinatrices : Rémi Labrusse, Rossella Froissart, Jérémie Cerman, Olivier Gabet, Alexandra Midal | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Rossella Froissart, Jérémie Cerman |
Mots clés
Résumé
L’objet de cette recherche doctorale porte sur l’histoire culturelle de la Société des artistes décorateurs (SAD), une association à but non lucratif reconnue d’utilité publique de 1901 à 2007. Il s’agit de comprendre dans quelle mesure la volonté de reconnaissance orchestrée par les artistes décorateurs a été justifiée et aboutie. À partir d’un fonds d’archives inédit conservé au musée des arts décoratifs de Paris, nous proposons de saisir chronologiquement les différentes étapes du processus de légitimation à partir d'actions diverses, verticales (le projet de création d’un ordre des décorateurs reconnu par l’État) et horizontales (exposer au Grand Palais au même titre que les autres sociétés d’artistes). Au cœur du processus, se trouve le Salon pensé comme un espace singulier de production (création de prototypes après la Seconde Guerre mondiale), de diffusion et de réception. De par l'organisation de ses Salons, de 1904 jusqu’en 2007, l’histoire de la SAD se nourrit de la compréhension esthétique de l’objet articulée aux processus dont il est issu (formation, système de production, de promotion et de distribution). Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, le champ de la création s’élargit. Il comprend toujours des meubles, des céramiques, des tapisseries mais aussi des walkmans, des motos, du design industriel. Nous proposons de comprendre les processus de légitimation de ces expressions aussi bien artistiques qu’utilitaires. Cependant, une figure se construit et s’affirme celle de l’architecte d’intérieur dont nous cernerons les différents aspects notamment à partir d’une analyse sémantique historique. L'intitulé de la présente étude « À l'épreuve de l'institutionnalisation des arts décoratifs en France » précise la problématique du propos. L'institutionnalisation fait référence au processus par lequel les arts décoratifs peuvent être reconnus par les pouvoirs publics, intégrés à des institutions culturelles et sociales. Nous montrerons les processus d'institutionnalisation entre les instances entrepreneuriales, les instances gouvernementales et les instances corporatistes (associations, syndicats) articulés dialectiquement à la figure de l'individu créateur. L'enjeu de la recherche consiste également à saisir le rôle de la SAD dans l'historiographie des arts décoratifs français du XXe siècle.