Thèse soutenue

Exploration des signaux comportementaux et physiologiques d’adultes polyhandicapés : vers un enrichissement de leurs possibilités de communication

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Auteur / Autrice : Elise Marceaux-Dufour
Direction : Laurence ContyRégine Scelles
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 13/12/2023
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Fonctionnement et Dysfonctionnement Cognitifs : les âges de la vie (2020-...)
Jury : Président / Présidente : Charlotte Mazet Pinabiaux
Examinateurs / Examinatrices : Laurence Conty, Charlotte Mazet Pinabiaux, Geneviève Petitpierre, Pascal Hot, Clémence Dayan, Bertrand Robert
Rapporteur / Rapporteuse : Geneviève Petitpierre, Pascal Hot

Mots clés

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Résumé

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Cette thèse a été réalisée dans le cadre d’un contrat CIFRE, en partenariat avec l’association Œuvres D’Avenir (ODA). Elle porte sur les personnes polyhandicapées, c’est-à-dire des personnes atteintes d’une déficience mentale profonde et de troubles moteurs et cognitifs sévères qui aboutissent à une restriction extrême de leur autonomie. Ces personnes sont très rarement en capacité de mobiliser le langage verbal mais produisent un nombre restreint de gestes, d'expressions faciales, de regards et de postures. L’objectif de cette thèse est de contribuer à identifier, décrypter et stimuler ces signaux de communication non-verbaux. Pour cela, nous avons présenté des stimuli auditifs à caractère émotionnel à des adultes polyhandicapés. Nous avons enregistré, essai par essai, leurs réactions comportementales et avons sollicité deux codeurs, un parent et un référent éducatif, pour les évaluer. Pour chaque essai, les codeurs devaient juger l’intensité et la valence de la réaction du participant en identifiant les signaux comportementaux précis. La première étude a été menée sur 15 participants. Des analyses quantitatives révèlent un degré d’accord relativement élevé entre codeurs sur l’ensemble des données. Des analyses qualitatives révèlent, quant à elles, des divergences parfois fortes entre codeurs dans l’interprétation des comportements de certains participants. Dans une seconde étude, 11 participants ont été ré-exposés aux stimuli auditifs, au cours de deux sessions espacées de 1 mois. Durant l’une des sessions, l’expérimentatrice établissait de nombreux contacts interindividuels avec le participant entre chaque stimulus (en lui touchant le bras, en le regardant ou en l’appelant par son prénom). Au contraire, très peu de contacts étaient établis au cours de l’autre session. Dans cette expérience, les réactions physiologiques des participants (réponse électrodermale, rythme respiratoire et rythme cardiaque) ont été enregistrées en plus de leurs réactions comportementales. Les analyses révèlent, en moyenne, des réactions comportementales et physiologiques plus intenses dans le contexte de contact interindividuels. Nos travaux montrent l’importance, pour les structures accueillantes, de travailler avec les proches à désambiguïser l’ensemble des signaux de communication des personnes polyhandicapées, et de sensibiliser les différents professionnels au bénéfice du contact interindividuel pratiqué au-delà des actes de soins. Nous proposons de développer des outils répondant à ces besoins. A cet égard, l’association ODA planifie la création d’un pôle recherche et innovation s’inscrivant dans la dynamique de nos travaux.