Définir l'exploitation
Auteur / Autrice : | Ulysse Lojkine |
Direction : | Christian Lazzeri, Marc Fleurbaey |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 03/10/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de sociologie, philosophie et anthropologie politiques (Nanterre ; 2004-...) |
Jury : | Président / Présidente : Emmanuel Renault |
Examinateurs / Examinatrices : Christian Lazzeri, Marc Fleurbaey, Emmanuel Renault, Clément Carbonnier, Nicholas Vrousalis, Antoinette Baujard | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Clément Carbonnier, Nicholas Vrousalis |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse s’interroge sur l’actualité et la pertinence de la théorie marxiste de l’exploitation capitaliste. Sur le plan positif (partie I), je situe le concept d’exploitation par rapport à ceux de distribution, de rapports de production et de domination. Je rappelle d’abord les débats sur la mesure de l’exploitation par le surtravail, puis je propose d’apporter deux amendements à la théorie marxiste. Tout d’abord, l’exploitation ne doit pas s’inscrire dans une analyse des rapports de production, mais plus généralement, dans celle des rapports de coordination, ce qui permet de décomposer les différentes échelles de l’exploitation et de rendre compte des phénomènes d’exploitation indirecte (financière, commerciale, rentière). De plus, exploitation et domination ne doivent pas être opposées, dans la mesure où la distribution du revenu monétaire est aussi une distribution du pouvoir social. Ces déplacements conceptuels ont des conséquences normatives (partie II). En l’absence du primat de la production immédiate postulé par Marx, en effet, la dynamique économique endogène du capitalisme n’est plus porteuse d’une normativité univoque, pas plus que l’expérience brute des exploités, restreinte à l’échelle locale. Si la normativité s’ancre dans un présent et dans des points de vue, ceux-ci doivent donc être l’objet, eux aussi, d’une coordination théorique et politique.