Les régulateurs discursifs en français et en japonais : une étude contrastive
Auteur / Autrice : | Chiara Manno |
Direction : | Chantal Claudel, Jean Bazantay |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance le 18/09/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire MoDyCo (Nanterre) |
Jury : | Président / Présidente : Georgeta Cislaru |
Examinateurs / Examinatrices : Chantal Claudel, Jean Bazantay, Georgeta Cislaru, Laurence Labrune, Véronique Traverso, Tomoko Higashi | |
Rapporteur / Rapporteuse : Laurence Labrune, Véronique Traverso |
Mots clés
Résumé
Cette thèse s’inscrit dans le domaine de l’étude des interactions verbales. L’approche méthodologique sur laquelle on prend appui est l’Analyse conversationnelle. L’entrée d’analyse est constituée par les vocalisations courtes et les hochements de tête que l’allocutaire emploie pour manifester son écoute, appelés « régulateurs discursifs ». À travers deux corpus de conversations dyadiques spontanées entre étudiants, l’un récolté à l’université Paris Nanterre et l’autre à l’université de Kobe, on met en regard le français et le japonais. En partant de l’hypothèse selon laquelle les interactants japonais emploient ces marqueurs plus souvent que les interactants français et avec une plus large variété de fonctions, on a essayé de comprendre quels sont les types de régulateurs discursifs, quelles sont leurs fonctions pragmatiques, quelle est leur position dans le tour de parole du locuteur et quelle est leur fréquence dans les deux langues. Les résultats montrent que les différences principales résident dans le fait que les Japonais emploient des régulateurs verbaux dès le début de l’unité de construction du tour du locuteur, ce qui reflète l’importance accordée à l’harmonie sociale et à l’empathie, et qu’en français on utilise plus souvent des unités complexes marquant un accord fort, dans le but de montrer l’engagement dans l’interaction. Néanmoins, les locuteurs des deux langues ont recours aux régulateurs avec la même fréquence. Ces constatations mettent en évidence que l’emploi de ces signaux dans la gestion du flux conversationnel revêt une importance équivalente en français et en japonais. Cela montre qu’il existe un ethos communicatif commun entre les deux langues : celui de manifester la coopération dans la communication à travers une écoute active.