Psychodynamique de la honte chez les auteurs de comportements violents : la grande honte en abyme
Auteur / Autrice : | Vincent Combes |
Direction : | François Pommier, Sara Marie Skandrani |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 05/06/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CLInique PSYchanalyse Développement (2014-... ; Nanterre) |
Jury : | Président / Présidente : Marion Feldman |
Examinateurs / Examinatrices : François Pommier, Sara Marie Skandrani, Marion Feldman, Magali Ravit, David Vavassori, Élise Pelladeau | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Magali Ravit, David Vavassori |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Notre recherche s’est intéressée à la grande honte. A la différence de la petite honte, signal d’alarme proche de la pudeur, adaptative, qui préserve l’intégrité du Moi, la grande honte est disruptive, anéantissante et peut déborder les défenses du Moi. Incrustée dans le psychisme, elle devient pathologique. Cette recherche doctorale vise à étudier les liens entre la grande honte et la violence auprès d’une population d’hommes incarcérés pour comportements violents.Nous avons mené une recherche qualitative plurifocale faisant appel d’une part à douze entretiens de recherche semi-directifs, structurés autour du récit de vie et de la réalisation d’un arbre généalogique, et analysés avec l’Interpretative Phenomenological Analysis (Smith et al., 2009) ; et d’autre part à un matériel clinique préexistant constitué de suivis psychologiques individuels et de groupes de parole thérapeutiques sur la parentalité, analysés dans l’après-coup. Ce travail s’inscrit dans un paradigme psychanalytique et complémentariste. Nos résultats révèlent d’une part l’importance de la grande honte chez les auteurs de comportements violents avec des manifestations aux deux extrêmes du spectre de la honte : enfouissement dans l’anéantissement subjectif ou retournement-projectif éhonté. Et d’autre part une mise en abyme de la grande honte suivant trois dimensions. Mise en abyme singulière et horizontale qui prend la forme de poupées russes de la honte qui s’emboitent les unes dans les autres, au fil de l’existence, depuis la honte héritée à la naissance jusqu’à la honte transmise aux enfants ; mise en abyme duelle et circulaire qui prend la forme de vases communicants permettant à la honte du sujet d’être injectée à l’objet ; et enfin mise en abyme collective et verticale qui se manifeste dans la contagion de la grande honte de l’un à tous et dans le retour de la grande honte de tous à l’un.