Thèse soutenue

Religion et politique chez Habermas : la démocratie délibérative et les défis du vivre-ensemble dans les sociétés post-séculières

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Auteur / Autrice : Khare Diouf
Direction : Christian Berner
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 17/05/2023
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherches philosophiques (Nanterre ; 2015-....)
Jury : Président / Présidente : Stéphane Haber
Examinateurs / Examinatrices : Christian Berner, Stéphane Haber, Mahamadé Savadogo, Sophie Guérard de Latour, Souleymane Bachir Diagne
Rapporteurs / Rapporteuses : Mahamadé Savadogo, Sophie Guérard de Latour

Résumé

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L’objectif de notre recherche est de montrer les différentes évolutions relevées dans la pensée habermassienne de la religion, leurs justifications théoriques et surtout leurs implications dans la pensée politique de Habermas et, de manière plus générale, l’intérêt que nous pouvons en tirer dans l’organisation sociale et politique des sociétés pluralistes contemporaines. Il nous est apparu que, d’une attitude méfiante vis-à-vis de la religion considérée comme une réalité aliénante, Habermas est passé, progressivement, à une perception tolérante de celle-ci avant d’opter, à partir des années 2000, une position nettement plus accommodante cherchant à prouver que la religion recèle encore des ressources normatives qu’il est opportun voire nécessaire de mobiliser dans la recherche de réponses pertinentes et durables aux défis nombreux et complexes auxquels se trouve confrontée la modernité. Mieux, il est apparu que dans la démarche argumentative habermassienne l’Etat de droit démocratique a l’obligation d’aménager l’espace public de telle sorte que tous les citoyens, qu’ils soient croyants ou non croyants, puissent prendre sans entrave part à la délibération publique. Le socle de cette théorie se trouve dans la place centrale que Habermas accorde à la communication dans sa théorie morale et politique. La démocratie délibérative qu’il élabore entend permettre à tous les moyens de prendre part à la formation de l’opinion et de la volonté politique sans entrave, y compris ceux qui ne peuvent s’exprimer que dans un langage religieux. C’est donc une démocratie qui se veut radicale, qui souhaite favoriser une inclusion complète et entend s’en donner les moyens. L’éthique de la discussion apparait comme la matrice théorique et l’idéal moral pour aplanir tous les différends par le dialogue aussi bien à l’intérieur des Etats-nations qu’entre les Etats. Dans ce cadre le cosmopolitisme cesse d’être un simple idéal pour se décliner comme un projet pour la construction d’un nouvel ordre international authentique.