Administrer le travail des "Nord-Africains" en métropole (1919-fin des années 1940) : contribution à une socio-histoire de l'État en contexte impérial
Auteur / Autrice : | Hugo Mulonniere |
Direction : | Raphaëlle Branche, Laure Pitti |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire contemporaine |
Date : | Soutenance le 04/04/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut des sciences sociales du politique (Nanterre ; 2006-....) |
Jury : | Président / Présidente : Sylvain Laurens |
Examinateurs / Examinatrices : Raphaëlle Branche, Laure Pitti, Sylvain Laurens, Emmanuel Blanchard, Jacques Cantier, Amelia H. Lyons, Vincent Viet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuel Blanchard, Jacques Cantier |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse retrace l’histoire des services de la « main-d’œuvre nord-africaine » du ministère du Travail, de leurs agents, ainsi que des politiques qu’ils élaborent et mettent en œuvre entre le lendemain de la Première Guerre mondiale et la fin des années 1940. Elle démontre en quoi cette administration constitue l’un des lieux centraux de la construction des « Nord-Africains » en une catégorie de population d’exception et interroge les usages politiques, économiques et administratifs qui sont faits de cette production continuelle de la différence. Entre 1919 et 1939, l’encadrement des travailleurs originaires d’Afrique du Nord en métropole est caractérisé par un vide institutionnel, marqué par une régulation différenciée en fonction du statut juridique des intéressés, qui se répartissent en « sujets » et « protégés ». Le temps de guerre précipite ce que le temps de paix n’avait pas permis de réaliser, par la création d’un service de la main-d’œuvre indigène nord-africaine et coloniale (SMOI), pérennisé sous le régime de Vichy. À la Libération, c’est par le « social » que l’administration de la « main-d’œuvre nord-africaine » est redéfinie, dans le cadre de nouveaux services d’exception légitimés par une mission renouvelée. La conviction largement partagée que les « Nord-Africains » constituent des travailleurs spécifiques justifie la quête d’un personnel de « spécialistes » pour les administrer. La présente recherche rend compte de l’évolution des critères de recrutement de ces experts et la manière dont ils sont effectivement appliqués. Enfin, cette thèse interroge le caractère impérial de l’administration du Travail, en observant la manière dont ses agents conjuguent les impératifs de contrôle de la main-d’œuvre à ceux de la « mission civilisatrice ».