Un dialogue souterrain : Heidegger, Foucault et la question de l’homme
Auteur / Autrice : | Chiara D'agostino |
Direction : | Guillaume Sibertin-Blanc |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 18/11/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Université de Paris VIII. Laboratoire d'études et de recherches sur les logiques contemporaines de la philosophie |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Sabot |
Examinateurs / Examinatrices : Claudia-Cristina Serban | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Sabot, Roberto Nigro |
Résumé
Comment reconstruire le rapport intellectuel entre Foucault et Heidegger, sans l’encadrer préalablement par des rapports d’influence, filiation ou rejet, pour qu’il puisse devenir le champ d’un questionnement philosophique ? C’est la question à partir de laquelle a pris corps la recherche d’un « dialogue souterrain », développée sur un axe double : d’un côté, le repérage des éléments signalant la présence de Heidegger dans les notes manuscrites conservées dans le fonds Foucault de la BnF et dans ses œuvres éditées ; de l’autre, l’émergence et l’agencement d’une « question de l’homme » autour de laquelle la présence de Heidegger dans le discours foucaldien semble s’organiser, et à travers laquelle Foucault engage un dialogue avec la tradition philosophique occidentale depuis Kant. Il a donc été question d’établir d’abord qu’est-ce que Heidegger dans le discours de Foucault, à partir de sa présence dans les notes manuscrites des années 1950 tout comme dans les œuvres éditées, pour parvenir au « nom de Heidegger » comme index d’une manière philosophique que Foucault mobilise à plusieurs moments de son parcours philosophique. De ce dialogue émerge le cadre théorique d’une « question de l’homme », c’est-à-dire d’une critique de l’homme comme sujet et objet de la pensée, qui voit le jour dans le passage kantien de la critique à l’anthropologie, et qui s’achève par le geste nietzschéen du double meurtre de l’homme et de Dieu. C’est au sein de cette polarité Kant-Nietzsche que la position foucaldienne prend graduellement du recul par rapport à celle de Heidegger, aboutissant à une divergence profonde entre la déconstruction et l’archéologie, l’ontologie et le discours.