Carlotta Ikeda : poétique d’un monstrueux au(x) féminin(s) (Japon – France)
Auteur / Autrice : | Maeva Lamoliere |
Direction : | Isabelle Launay, Sylviane Pagès |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Danse |
Date : | Soutenance le 12/09/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Esthétique, sciences et technologie des arts (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Équipe d'accueil Musicologie, esthétique, danse et création musicale (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis) |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Guisgand |
Examinateurs / Examinatrices : Patrick De Vos | |
Rapporteur / Rapporteuse : Claudia Palazzolo |
Mots clés
Résumé
Carlotta Ikeda est une danseuse et chorégraphe japonaise de danse butô. Formée dans un premier temps à la danse moderne, elle fonde en 1974 la compagnie Ariadone sous l’impulsion de Maro Akaji et de Murobushi Kô. Ses premières pièces chorégraphiques sont créées en lien étroit avec la scène cabaret. En effet, les danseur·se·s butô ont, dès les années 1960, développé une pratique intense du cabaret, dans une tension fine entre érotisme, sadomasochisme et grotesque. C’est d’ailleurs par le cabaret que Carlotta Ikeda accompagnée de deux autres danseur·se·s arrive en France en 1977. Cependant, il faut attendre janvier 1978 pour que la compagnie Ariadone rencontre un succès critique et médiatique sur la scène artistique française. À partir de ce moment-là, la compagnie fait des allers-retours entre la France et le Japon, s’implantant alors progressivement à la lisière du champ chorégraphique français. Au début des années 1990, Carlotta Ikeda s’installe définitivement en France et plus précisément à Bordeaux, ville dans laquelle elle achète une maison et un studio de danse en 1997. Elle y décède en septembre 2014. Entremêlant approche historique, esthétique, savoirs en danse et études de genre, cette thèse cherche à nommer quelle était la corporéité dansante de Carlotta Ikeda. Nous posons ici l’hypothèse que la pratique du cabaret se pense comme une réelle matrice chorégraphique chez la danseuse-chorégraphe. Ses pièces chorégraphiques développent alors un rapport spécifique à l’érotisme au travers de figures de femmes troubles et décalées. Virtuose des « savoirs sentir », Ikeda déploie tout au long de son œuvre chorégraphique une corporéité monstrueuse où le « féminin » se décline au pluriel.