Modes de production et d’accès au sol urbain dans les périphéries de Port-au-Prince : le foncier en question

Modes of production and access to urban land in the outskirts of Port-au-Prince : land tenure in question

• Auteur / Autrice : Vosh Dathus
• Direction : Bezunesh Tamru
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Geographie
• Date : Soutenance le 22/06/2023
• Etablissement(s) : Paris 8
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 2000-....)
• Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Laboratoire Dynamiques sociales et recomposition des espaces (Nanterre ; 1997-....)
• Jury : Président / Présidente : Hugo Pilkington
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Georges Eddy Lucien, Jean-Marie Théodat
• Jury : Rapporteur / Rapporteuse : Athanase Bopda, Yamna Djellouli

Mots clés

Mots clés contrôlés

Port-au-Prince (Haïti)

Haïti

Utilisation urbaine du sol

Croissance urbaine

Propriété foncière

Mots clés libres

Foncier

Étalement urbain

Haïti

Port-au-Prince

Post-catastrophe

Sol urbain

Périphéries urbaines

Haiti

Land tenure

Port-au-Prince

Post-disaster

Urban land

Urban outskirts

Urban sprawl

Résumé

Le sol fait partie des éléments essentiels à la survie des sociétés humaines car tout autant terre nourricière que support de leurs habitats et de leurs aménagements. L’urbanisation accélérée du monde transforme l’accès au sol urbain en enjeu déterminant, ceci plus particulièrement dans les villes en développement et/ou ayant connu des catastrophes majeures comme Port-au-Prince, la capitale haïtienne. Le séisme du 12 janvier 2010 a été un accélérateur de la demande de sols urbains avec des modes d’accès de plus en plus complexes. Dans cette thèse nous interrogeons ces deux aspects de façon concomitante afin d’identifier les jeux et enjeux d’acteurs dans la production d’une ville formelle aux droits fonciers légaux et celle plus courante en périphérie de Port-au-Prince dite informelle et aux modes d’appropriation des sols tout aussi informels. Nous interrogeons plus singulièrement la construction politique et sociale de cette informalité foncière ainsi que le droit à la ville des populations périphériques de Port-au-Prince. Les contradictions, entre les tenants de la grande propriété privée et ceux d’une plus grande redistribution des terres aux lendemains de l’indépendance d’Haïti, se trouvent renouvelées par le débat entre l’approche néo-libérale d’une formalisation foncière susceptible d’attirer des investissements et ceux, proches de nos analyses, dévoilant des réalités locales certes « informelles » mais autorisant à un nombre important de citadins et de néo-citadins d’accéder au sol urbain. Nos observations et enquêtes depuis 2018 en périphérie de la capitale haïtienne, à Canaan dans la commune de la Croix-des-Bouquets, à Boko dans la commune de Gressier et à Fermathe dans la commune de Kenskoff, montrent les actions des habitants dans la fabrique et la structuration de leurs quartiers et leur volonté d’accès au statut de citadins de plein droit par la reconnaissance de leurs droits fonciers.

Land is one of the essential elements for the survival of human societies, as their nourishing earth as well as the base for their buildings and their facilities. The accelerated urbanization of the world transforms access to urban land into a main issue, this is particularly true in developing cities and/or having experienced major disasters such as Port-au-Prince, the Haitian capital. The earthquake of January 12, 2010 accelerated the demand for urban land with increasingly complex access to land. In this dissertation we question these two aspects in a connected way in order to identify the strategies and stakes of actors in the production of a formal city with legal land rights and more commonly in the outskirt of Port-au-Prince the one called informal city with an equally informal land appropriation. More specifically, we question the political and social making of this land tenure informality as well as the right to the city of the peripheral populations of Port-au-Prince. The contradictions between supporters of large private property and those of a greater redistribution of land in the aftermath of Haiti's independence are still true when regarding the debate between the neo-liberal approach to land formalization likely to attract investments and those, close to our analyses, revealing local realities that are certainly “informal” but allowing a large number of city dwellers the access to urban land. Our observations and investigations since 2018 in the outskirts of the Haitian capital, in Canaan at Croix-des-Bouquets, in Boko at Gressier and in Fermathe at Kenskoff, show the actions of the inhabitants in the making and the organizing of their neighborhoods and most of all their desire to access the status of full-fledged city dwellers through the recognition of their land rights.