Vers une criminalité intrafamiliale spécifique : le familicide
Auteur / Autrice : | Thibault Brégère |
Direction : | Franck Arpin-Gonnet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit privé et Sciences criminelles |
Date : | Soutenance le 05/09/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Forces du droit (200.-2019 ; Saint-Denis, Seine-Saint-Denis) |
Jury : | Président / Présidente : Hervé Bonnard |
Rapporteurs / Rapporteuses : Robert Cario, Magalie Wagner |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
La familicide constitue un néologisme anglo-saxon qui désigne le meurtre de son (ex)conjoint(e) et de l’un au moins de ses enfants. Commis dans l’immense majorité des cas par des hommes, ce crime intrafamilial constitue l’homicide du père de famille par excellence. Toutefois, même si cela demeure beaucoup plus rare, le familicide peut également être le fait de la mère de famille. Face aux difficultés rencontrées (conjugales, financières…), le parent considère souvent que la seule solution pour sortir de l’impasse se trouve dans la mort de toute sa famille, y compris lui-même. En effet, l’auteur du familicide, souvent en proie à une forte dépression, met généralement fin à ses jours immédiatement après avoir tué les siens. L’annihilation totale de la famille, symbolisée par le suicide de l’auteur, peut déstabiliser l’opinion publique : l’acte criminel déchaîne la colère et l’incompréhension, tandis que l’acte suicidaire peut susciter une relative compassion. Fréquemment qualifié de « drame familial » par les médias, le familicide n’en demeure pas moins un homicide aggravé dont la justice est parfois chargée de juger l’auteur. Matérialisé par une très lourde condamnation, le jugement du parent lève partiellement le voile sur les raisons et les circonstances du passage à l’acte, ainsi que sur le mode opératoire ; mode opératoire dont l’extrême violence contraste régulièrement avec l’image plutôt lisse et non agressive dégagée par le père ou la mère de famille. Fort de ce constat et des plus de deux cents affaires recensées, la présente analyse entend approfondir les aspects criminologiques mais également les aspects pénaux du familicide.