Thèse soutenue

La critique des médias par les Gilets jaunes. Étude des appuis sociaux et numériques de la contestation politique

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Auteur / Autrice : Raphaël Lupovici
Direction : Franck Rebillard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'information et de la communication
Date : Soutenance le 19/12/2023
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de Recherche Médias, Cultures, Communication et Numérique (Paris)
Jury : Président / Présidente : Aurélie Aubert
Examinateurs / Examinatrices : Franck Rebillard, Aurélie Aubert, Nelly Quemener, Brigitte Sebbah, Érik Neveu
Rapporteurs / Rapporteuses : Nelly Quemener, Brigitte Sebbah

Résumé

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Dès ses débuts en novembre 2018, le mouvement des Gilets jaunes s’est distingué par sa critique virulente des médias dominants, notamment sur les réseaux socionumériques investis par cette mobilisation. La thèse examine les ressorts de cette dénonciation en s’appuyant sur un terrain mixte croisant l’analyse de captures d’écran tirées des espaces Facebook des Gilets jaunes (n = 316), des entretiens semi-directifs réalisés auprès de participants au mouvement (n = 38), ainsi que les résultats d’un questionnaire administré en 2019 dans le cadre de la recherche Pluralisme de l’information en ligne (ANR PIL). L’analyse de ce matériau empirique cherche à restituer l’organisation sociale de la critique au sein du mouvement des Gilets jaunes en associant une approche dispositionnaliste du parcours de vie des enquêtés avec l’étude de la formation en ligne d’une culture critique commune propre à la mobilisation. Il apparaît alors que la critique des médias exprimée par les Gilets jaunes est le résultat d’un recrutement social de militants disposés de façons diverses à la critique. Par la suite, l’expérience militante des Gilets jaunes s’est régulièrement trouvée en décalage avec la couverture médiatique du mouvement, ce qui a suscité l’expression en ligne d’une colère agrégée par les plateformes formant au fil du temps une culture commune de contestation. Cette critique des médias s’est finalement installée dans le quotidien des Gilets jaunes en se traduisant par une reconfiguration de leurs pratiques médiatiques, entretenant ainsi une dénonciation devenue un trait structurel de la mobilisation.