Thèse soutenue

"Un emploi digne d'une honnête citoyenne" : la recherche de la citoyenneté économique au sein de la Women's Educational and Industrial Union de Boston (1877-1920)

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Auteur / Autrice : Jeanne Boiteux
Direction : Hélène Quanquin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études du monde anglophone
Date : Soutenance le 04/12/2023
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Mondes Anglophone, Germanophone, Iranien, Indien et Etudes Européennes (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur les mondes anglophones (Paris)
Jury : Président / Présidente : Agnès Delahaye
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Quanquin, Agnès Delahaye, Guillaume Marche, Lara Vapnek, Jean-Christian Vinel, Evelyne Payen-Variéras
Rapporteurs / Rapporteuses : Agnès Delahaye, Guillaume Marche

Résumé

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Cette thèse porte sur la façon dont les réformatrices de la classe moyenne blanche américaine, également sympathisantes du mouvement suffragiste, concevaient l’indépendance économique. Par le biais d’une étude de cas de la Women’s Educational and Industrial Union (WEIU) de Boston, l’ouvrage met en lumière les efforts “pragmatiques” que ces femmes ont déployés pour améliorer l’accès des femmes à l’éducation et à l’emploi, vus comme complément à la campagne pour le droit de vote. De 1877, date de la fondation de la WEIU, et jusqu’en1920, quand le Congrès permit l’accès des femmes au droit de vote, nous étudions les agentes d’une redéfinition de la perception de l’activité rémunérée par les femmes de la classe moyenne blanche. La WEIU se distingue d’autres organisations féminines contemporaines comme les clubs ou les "settlement houses" par ses efforts précoces pour établir le modèle d’une nouvelle institution urbaine dont le financement serait autonome. Les volontaires aisées qui géraient les restaurants et boutiques de la WEIU se sont ainsi créé une carrière commerciale aux accents philanthropiques, avec la volonté d’ouvrir des portes aux autres femmes de Boston. En considérant les programmes de la WEIU comme l’expression tangible d’idées sur la place que devaient occuper les femmes dans la société comme en politique, nous retraçons l’histoire de ses tentatives économiques pour corriger les inégalités de genre. Nous analysons également l’élaboration, socialement située, d’une nouvelle conception de l’indépendance féminine. Tout au long de la thèse, nous décrivons la façon dont la WEIU modelait une solidarité entre femmes qui rejetait les relations hiérarchiques descendantes ayant cours dans les œuvres caritatives, au profit de liens de “coopération” – quand bien même cette volonté d’ouverture dissimulait une vision relativement étroite de la féminité politisée.