Les marqueurs discursifs résomptifs
Auteur / Autrice : | Irina Ghidali |
Direction : | Florence Lefeuvre |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance le 01/12/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences du langage (Paris ; 2019-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CLESTHIA (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Claire Badiou-Monferran |
Examinateurs / Examinatrices : Florence Lefeuvre, Claire Badiou-Monferran, Gilles Corminboeuf, Agnès Steuckardt, Gaétane Dostie | |
Rapporteur / Rapporteuse : Gilles Corminboeuf, Agnès Steuckardt |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse porte sur une question située à la frontière de la syntaxe de l’oral et de la pragmatique : le fonctionnement des unités périphériques, non régies, situées dans la proximité des unités prédicatives. L’analyse prend comme point d’observation les marqueurs discursifs eh bien, bon, sérieux, d’accord et bien sûr dont l’autonomie en discours par rapport aux unités prédicatives est examinée à la lumière de leur fonctionnement résomptif. Cette thèse entend ainsi montrer l’existence d’une sous-classe au sein de la catégorie des marqueurs discursifs : les marqueurs discursifs résomptifs, dont les unités assurent prototypiquement un triple rôle : articuler des segments de discours, exprimer un positionnement subjectif du locuteur, et contribuer à la segmentation syntaxique du discours. Ce rôle repose sur un fonctionnement particulier : à la suite d’un processus de pragmaticalisation, ces formes perdent leur valeur prédicative et leur sens lexical ; elles acquièrent en échange un sens procédural qui les rend aptes à indexer des segments de discours. Certains traits du sens lexical des unités d’origine sont réinvestis dans des opérations de modalisation. Après la description des propriétés définitoires des marqueurs résomptifs, l’analyse considère cette catégorie sous l’angle de la variation. Un sondage est mené sur des corpus d’entretiens et de monologues formels des années 1970 et 2010, issus des banques de données ESLO 1 et ESLO 2. Il apparaît d’une part que les cinq formes étudiées sont différemment mobilisées dans les deux sous-genres d’oral, et d’autre part que leur présence dans l’usage est peut-être affectée par un changement micro-diachronique.