Analyse de la phonologie des emprunts sino-coréens au chinois : du chinois archaïque au vieux mandarin
Auteur / Autrice : | Xinyuan Zhang |
Direction : | Pierre Hallé |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Phonétique, phonologie et sciences de la parole |
Date : | Soutenance le 12/12/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences du langage (Paris ; 2019-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de phonétique et phonologie (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Annie Rialland |
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Hallé, Annie Rialland, Marc Duval, Guillaume Jacques, Anton Antonov, Jiayin Gao | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marc Duval, Guillaume Jacques |
Mots clés
Résumé
Les échanges culturels entre Chine et Corée remontent aux Zhōu de l'Ouest 西周 (1027-771 BCE) et atteignent leur apogée sous les Táng 唐 (618-907 CE) ; 60 à 70% du vocabulaire coréen actuel est emprunté au chinois. Selon une idée reçue, ces emprunts reflètent le dialecte de Cháng'ān 長安 sous les Táng. Notre étude suggère qu’ils furent très étalés dans le temps et l’espace, donnant un empilement complexe de strates d’emprunt.Nous résumons d’abord les phonologies historiques du chinois et du coréen, de la période archaïque à la contemporaine. Partant ensuite de la liste de 1800 caractères chinois promulguée par le Ministère de l'Éducation coréen, nous présentons les prononciations reconstruites de ces 1800 caractères en chinois archaïque et moyen, vieux mandarin et mandarin contemporain, et en sino-coréen moyen et contemporain. Les lectures des caractères sont analysées pour les 206 rimes du chinois moyen, regroupées selon 16 shè (攝). Nous tentons ensuite de “dater” les emprunts pour les 1800 caractères du corpus. Nous utilisons 4 méthodes d'analyse des strates d’emprunt : (1) comparaison tabulaire, (2) distribution des initiales, (3) fusions et séparations des rimes du chinois moyen, (4) ajustements phonologiques internes au coréen et analogies graphiques.Nous trouvons que les strates d’emprunt vont du chinois archaïque (pré-Hàn) au vieux mandarin (post-Sòng) et synthétisons les régularités phonologiques des lectures sino-coréennes et des diverses strates d’emprunt. La méthode d'analyse phonologique utilisée dans cette thèse est originale, et nous espérons que nos analyses pourront servir de point de départ aux chercheurs travaillant sur des sujets similaires.