Le rythme et la modernité poétique au cinéma. Étude de l’essai-poème et de l’épopée (Pasolini et Angelopoulos)
Auteur / Autrice : | Melissa Melodias |
Direction : | Serge Martin, Sylvie Rollet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature et civilisation françaises |
Date : | Soutenance le 11/12/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littérature française et comparée (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Alfonsina Bellio |
Examinateurs / Examinatrices : Serge Martin, Sylvie Rollet, Alfonsina Bellio, Cécile Sorin, James William Underhill | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Cécile Sorin, James William Underhill |
Mots clés
Résumé
La Rabbia est présenté par Pasolini comme le lieu d’élaboration d’un « nouveau genre cinématographique » : celui de l’« essai-poème ». Organisé comme une composition d’images d’archives mêlées à une voix-off dédoublée en « voix de prose » et « voix de poésie », le film se présente comme une pratique langagière qui, par les moyens conjoints du cinéma et de la poésie, élabore et théorise tout en même temps la modernité poétique briguée par Pasolini. La notion de rythme, mobilisée par cette pratique, met en évidence la puissance dialectique des procédés de mélange, mais surtout le rétablissement d’un continu entre les polarités en jeu et habituellement opposées. Ainsi, la conception de la poésie défendue dans La Rabbia, suppose un dépassement de l’écart entre une « langue poétique » et une « langue prosaïque », entre le fond et la forme, entre subjectivité et objectivité, ou encore entre le signifiant et le signifié. Elle induit une reconsidération de la notion de langage, ouvrant ainsi à de nouvelles possibilités pour le cinéma. Car elle suppose également le dépassement de l’opposition entre oralité et écriture, vers une conception réconciliant paramètres visuels et sonores. Le cinéma apparaît alors comme le champ possible d’une oralité poétique conciliant image et langage. Elle se réalise dans la pratique cinématographique de l’épopée qui, mobilisée par Pasolini ou par Angelopoulos, rappelle l’urgente nécessité du continu de la tradition.