Thèse soutenue

De la perception de la forme : pour une phénoménologie de l'espace dans les œuvres de Daniele del Giudice, Peter Handke et Jean-Philippe Toussaint

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Auteur / Autrice : Samantha Sechi
Direction : Emmanuel BoujuPierluigi Pellini
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature générale et comparée
Date : Soutenance le 29/11/2023
Etablissement(s) : Paris 3 en cotutelle avec Università degli studi (Sienne, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches comparatistes (Paris)
Jury : Président / Présidente : Philippe Daros
Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Bouju, Pierluigi Pellini, Philippe Daros, Patricia Oster, Sylvie Servoise, Isabella Mattazzi
Rapporteurs / Rapporteuses : Patricia Oster, Sylvie Servoise

Résumé

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Si durant la Renaissance, le concept de visibilité totale d’Alberti et, en particulier, la redécouverte de la perspective comme moyen artificiel de domination de l’espace ont conduit à une figuration du monde « à l’image de l’homme », il n’empêche que la fonction et la nature du regard porté sur le monde par le sujet ont depuis subi une mutation fondamentale. Cette thèse vise à étudier le rapport causal entre la modification du regard dans le domaine de l’art et la mutation de la question du sujet comme conséquence d’une déconstruction anthropogénique progressive, tel que reproblématisé dans les œuvres de Daniele del Giudice, Jean-Philippe Toussaint et Peter Handke à partir des années 1980. Nos auteurs tentent de penser la question du regard autrement que selon la tradition issue du moment historique du hic et nunc, marqué par la réponse forte du sujet dans son opposition radicale à l’objet. Leurs stratégies perceptives reflètent donc la mutation phénoménologique du regard dans son rapport au sujet regardant, au monde regardé, plus généralement dans son rapport à l’espace-temps, en faisant basculer la question du sujet d’une problématique d’ordre ontologique vers une problématique d’ordre phénoménologique. C’est ainsi que ces trois auteurs tentent de restituer au sujet une vision continue de l’espace-temps. La rééducation du regard implique en l’occurrence que le sujet sorte du temps historique et qu’il rompe avec la notion d’un regard en perspective, fixateur pour enfin s’inscrire dans le flux d’une spatio-temporalité qui lui apporte une sensation d’appartenance au monde.