Thèse soutenue

Tragédies de la décolonisation. Un théâtre écrit en français depuis l'Afrique, la Caraïbe et Madagascar (1942-1992)

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Auteur / Autrice : Charlotte Laure
Direction : Sylvie Chalaye
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études théâtrales
Date : Soutenance le 16/06/2023
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherches en études théâtrales (Paris)
Jury : Président / Présidente : Xavier Garnier
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Chalaye, Xavier Garnier, Yolaine Parisot, Bérénice Hamidi-Kim, Romain Piana, Romuald Fonkoua
Rapporteur / Rapporteuse : Yolaine Parisot, Bérénice Hamidi-Kim

Résumé

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Choisir le genre dramatique de la tragédie, emblématique de la culture occidentale, pour représenter et accompagner les luttes de décolonisations de l’empire français peut sembler paradoxal. Bien au contraire, nous montrons que cette association d’un genre canonique et d’un sujet politique contestataire est féconde. À partir d’un corpus varié d’une trentaine de pièces écrites en français par des auteurs d’Afrique, de la Caraïbe et de Madagascar dans la deuxième moitié du xxe siècle (1942-1992), notre thèse identifie un phénomène théâtral que nous nommons tragédies de la décolonisation. Le genre de la tragédie permet d’une part de créer des mythes, de célébrer la grandeur des sociétés précoloniales et de mettre en avant les luttes anticoloniales. D’autre part, en tant que genre qui montre des défaites, la tragédie permet de dénoncer l’hypocrisie de la prétendue mission civilisatrice de l’Europe et de révéler les violences et les oppressions du système colonial et esclavagiste, à travers le point de vue de celles et ceux qui les subissent. La spécificité du genre dramatique invite également à interroger ses effets sur le genre social. Enfin, discutant certains biais dans la réception des pièces, nous montrons que le genre dramatique lui-même est renouvelé, notamment dans l’affirmation d’une fatalité qui n’est plus transcendante mais historique, et de laquelle il est possible de s’émanciper.