Poétique du caractère ponctuant dans Les Amours jaunes de Tristan Corbière
Auteur / Autrice : | Laurent Lescane |
Direction : | Henri Scepi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature et civilisation françaises |
Date : | Soutenance le 07/04/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littérature française et comparée (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche sur les Poétiques du XIXe siècle (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Bertrand Marchal |
Examinateurs / Examinatrices : Henri Scepi, Bertrand Marchal, Jacques Dürrenmatt, Claude Millet, Corinne Bayle | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jacques Dürrenmatt, Claude Millet |
Résumé
Les découvertes de l’album Louis Noir en 2010 et de l’« album des communards » en 2021 ont attiré l’attention des chercheurs sur la picturalité de l’œuvre de Tristan Corbière, plus que jamais « pittore-poëta », ainsi qu’il se présente sur le registre d’un hôtel de Capri en 1869. La présente thèse se propose d’étudier la picturalité du recueil Les Amours jaunes en se centrant sur l’usage du caractère ponctuant. Le geste ponctuant de Corbière ouvre un dialogue entre peinture et poésie, en ce que l’usage des signes non verbaux outrepasse largement le rôle que leur attribuent traditionnellement linguistes et grammairiens. Cette quête de fusion entre le lisible et le visible, contemporaine de la révolution mallarméenne, bouleverse l’horizon poétique, en remettant en cause des notions telles que le lyrisme, les liens entre poésie et musique, l’Ut pictura poesis ou encore l’idée persistante que la poésie est faite pour être chantée ou tout du moins oralisée : autant de notions sur lesquelles les différentes générations romantiques ont posé leur sceau. Ainsi, au-delà de la question de la picturalité du caractère ponctuant, l’usage de la ponctuation permet à Corbière d’affirmer une poétique qui lui est propre : points, tirets, italiques et autres ponctèmes sont les traces d’une persona diffractée cherchant à se saisir dans la petitesse d’un « point . » qu’elle aspire à être dans l’album Louis Noir. Si la ponctuation des Amours jaunes met du désordre dans la phrase, la versification et, du côté du lecteur, dans l’intelligibilité et l’oralisation des textes, elle n’en demeure pas moins un champ de la langue dont Corbière entend révéler et travailler la poéticité.