Thèse soutenue

Les représentations du quartier de Chinatown dans les films américains contemporains : ailleurs et nostalgie

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Auteur / Autrice : Yue Pan
Direction : Christophe Genin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts et sciences de l'art. Études culturelles
Date : Soutenance le 05/06/2023
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts plastiques, esthétique et sciences de l'art (Paris ; 1998-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut ACTE (Paris ; 2012-...)
Jury : Président / Présidente : Pierre Beylot
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Genin, Chloé Froissart, Sarah Leperchey, Dominique Chateau
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuel Plasseraud

Résumé

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Chinatown, comme espace cinématographique, est présent dans le cinéma américain pour la première fois en 1895, dans Chinese laundry scene de Thomas Edison. Ensuite, tout au long de l’histoire du cinéma, il n’a jamais cessé d’exister sur les écrans américains jusqu’à nos jours. De ce fait, nous sommes en droit de nous interroger sur la persistance et la signification des images de Chinatown. La présente étude a pour objet de montrer les images les plus persistantes de Chinatown, d’expliquer les mécanismes sociaux qui ont formé les stéréotypes, de montrer aussi les images d’anti-stéréotypes réalisées par les cinéastes sino-américains, qui sont malheureusement peu étudiées. En vue de cet objectif, cette thèse se focalise sur les films américains contemporains de 1985 à aujourd’hui pour montrer une véritable polémique entre le cinéma hollywoodien et le cinéma sino-américain au sujet des représentations de Chinatown dans un contexte de post-mouvement des droits civiques aux États-Unis. En général, nous considérons que les images de Chinatown s’inscrivent sur deux grands enjeux très actuels : le cinéma et la spacialité urbaine, le cinéma et la migration. C’est pour cela que nous décidons de mener cette recherche avec une méthodologie combinée des méthodes d’études cinématographique et d’études culturelles. En analysant les films de genre hollywoodiens qui portent un regard externe sur Chinatown, les films d’auteur sino-américains qui représentent, en revanche, un regard interne sur ce quartier, ainsi que les regards croisés (les regards internationaux et les regards intermédiatiques), cette étude montre que l’espace cinématographique de Chinatown représente « ailleurs » et « nostalgie » pour le public international. Plus précisément, il représente « ailleurs » pour le public non-chinois et « nostalgie » pour le public qui s’identifie avec la culture chinoise. Nous faisons valoir que la raison pour laquelle cet espace cinématographique est intéressant pour le public international est qu’il existe un décalage entre l’idée romantique de « la Chine » et la réalité de la République Populaire de Chine moderne qui correspond de moins en moins à l’imagniaire de la première, et que l’on a besoin d’un espace pour projeter cette idée romantique. Dans ces circonstances, alors que le public international cherche « l’ailleurs » à Chinatown, le public chinois cherche « la nostalgie » dans cette enclave urbaine. Ainsi, les images de Chinatown se forment et circulent dans le monde entier. Il est donc compréhensible que ce « Chinatown » cinématographique continue de se reproduire sur d’autres médias, voire même former le monde réel.