Le travail dans la transition écologique : la réinvention de la doctrine sociale catholique
Auteur / Autrice : | Louise Geisler-Roblin |
Direction : | Philippe Büttgen, Bernard Reber |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 12/12/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Philosophie (Paris ; 1998-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut des sciences juridique et philosophique de la Sorbonne (Paris ; 2015-....) |
Jury : | Président / Présidente : Emmanuel Picavet |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Büttgen, Bernard Reber, Cécile Renouard, Patrik Fridlund | |
Rapporteur / Rapporteuse : Cécile Renouard, Patrik Fridlund |
Mots clés
Résumé
Cette thèse examine comment les enjeux écologiques bousculent les critères de la dignité des travailleurs. Notre approche est double : d’une part, une exploration du concept de travail, tel qu’il est présenté dans la doctrine sociale de l’Église catholique (DSE) ; d’autre part, une recherche-action menée pour le profit de ce doctorat. L’encyclique Laudato si’ (pape François, 2015) remet en cause le rapport historique entre l’Église et « la nature » : celle-ci n’est plus inerte mais peuplée et dotée d’une valeur propre. Partant, après avoir décrit le travail digne par ses conditions (droits, salaire, temps de repos), la DSE se penche avec François sur sa finalité, qui procure au travail sa décence et sa raison d’être. Cela implique de ne pas évaluer la valeur du travail par ce qui a été produit ou transformé, mais lie davantage l’aspect poiétique à la pratique vécue. À cet égard, nous questionnons la pertinence de la distinction arendtienne entre travail, œuvre et action, et introduisons la notion de finalité éthique non-téléologique du travail. Nous explorons ensuite deux conclusions de la recherche-action. D’abord, le travail est source de dignité, non pas en tant que transformation, mais en tant que relation (entre travailleurs, avec un milieu et avec Dieu). En plaçant le travail comme développement d’une chose ou d’un être, et rencontre avec Dieu agissant dans cette chose, la DSE permet de penser l’activité comme un dialogue. En deuxième critère de la dignité du travail, nous explorons la présence d’un prendre-soin. La valeur du travail repose alors sur la capabilité à un don de soi de la part du travailleur, et sur une attention, au sens que donne Simone Weil à ce mot.