Classifications psychiatriques : des catégories aux symptômes
Auteur / Autrice : | Christophe Gauld |
Direction : | Denis Forest, Élodie Giroux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 20/12/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Philosophie (Paris ; 1998-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut d'histoire et de philosophie des sciences et des techniques (Paris ; 1932-....) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Denis Forest, Élodie Giroux, Luc Faucher, Lara Keuck, Maël Lemoine, Pierre Fourneret |
Rapporteurs / Rapporteuses : Luc Faucher, Lara Keuck |
Résumé
Ces dernières décennies, la philosophie de la psychiatrie s’est principalement appuyée sur les catégories et dimensions présentées au sein de classifications internationales comme le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (Diagnostic and Statistical Manual of mental disorders – DSM). Une telle classification, à l’image d’autres conceptions émergentes comme le projet Research Domain Criteria (RDoC) ou la Taxonomie Hiérarchique de la Psychopathologie (Hierarchical Taxonomy of Psychopathology – HiTOP) intègre à la définition d’une espèce psychiatrique l’hypothèse d’une variable latente (une entité sous-jacente au phénotype, non directement observable). Or, une telle variable latente se révèle peu pertinente pour guider le clinicien dans sa pratique clinique (notamment diagnostique et thérapeutique). Nous admettons que pour satisfaire les multiples objectifs auxquels doit répondre la définition d’une espèce psychiatrique (par exemple, administratifs, financiers ou politiques), une définition fondée sur la notion de variable latente peut être pertinente. L’analyse de la dysfonction préjudiciable semble être un bon candidat de définition utile à ces objectifs non-cliniques. Cependant, notre thèse est que cette approche fondée sur la notion de variable latente échoue à répondre aux objectifs de la pratique clinique. Nous proposons une définition alternative de ce qu’est une espèce psychiatrique, fondée sur les symptômes. Dans le cadre de cette définition, les symptômes, qui rendent compte cliniquement des préjudices vécus par les patients, constituent les produits de mécanismes activés. L’ensemble organisé de ces symptômes en interactions mutuelles permet de fournir à la pratique clinique une espèce psychiatrique pertinente.