Thèse soutenue

Cuire la terre pour cultiver depuis le Néolithique : approches géoarchéologiques pour la reconnaissance de témoins primaires de feux agro-pastoraux (France)

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Auteur / Autrice : Clément Menbrivès
Direction : Christophe PetitMichelle Elliott
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Archéologie
Date : Soutenance le 06/12/2023
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Archéologie (Paris ; 1990-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Archéologies et sciences de l'Antiquité (Nanterre ; 1999-....)
Jury : Président / Présidente : Jérôme Poulenard
Examinateurs / Examinatrices : Christophe Petit, Michelle Elliott, Jérôme Poulenard, Jean-Paul Métailié, Jean-François Berger, Cristiano Nicosia, Anthony Denaire
Rapporteurs / Rapporteuses : Jean-Paul Métailié, Jean-François Berger

Résumé

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L’identification des techniques agricoles, et plus précisément des méthodes de préparation du champ des agricultures anciennes est délicate. Généralement, elles ne peuvent qu’être déduites à partir de divers indices archéologiques intra-sites et de données paléo-environnementales hors-sites. Un des modèles de systèmes agraires qui est souvent présumé pour les sociétés préhistoriques, est celui de l’abattis-brûlis. Il s’agit d’une technique d’agriculture, qui vise à préparer une parcelle temporaire en forêt, par l’emploi d’un feu courant. Mais, bien que le feu engendre des produits qui peuvent perdurer à l’échelle plurimillénaire dans les archives pédo-sédimentaires, il est extrêmement difficile d’arriver à dissocier les évènements liés aux feux de végétation d’origines naturelles de ceux anthropiques. Parallèlement, on recense dans la littérature archéologique de fréquentes mentions à des traces laissées par le passage du feu, qui dans certains cas correspondraient à des déboisements anthropiques, entrepris dans le cadre d’activités agro-pastorales. Ces traces, décrites comme des « foyers de déforestation » ou des « chablis brûlés », interprétées comme le résultat de la combustion de souches d’arbres, posent question. Dans ce travail, nous caractérisons à l’aide d’approches géoarchéologiques et archéométriques (XRF, DRX, micromorphologie, spectrocolorimétrie, cuissons expérimentales) des traces pédo-sédimentaires apparentées à ces phénomènes ou interprétées comme des évènements catastrophiques de très haute énergie. Les résultats nous permettent de conclure que ces traces sont, pour l’essentiel, des résidus de terre cuite dans des structures de combustion à couvert, en élévation, redéposés et plus ou moins remaniés par des travaux aratoires. Nous réfutons l’hypothèse dite des « foyers d’essartages ». Nous les interprétons comme les vestiges de fourneaux en terre, résultant de pratiques d’écobuages (Portères, 1972 ; Sigaut, 1975). Cette technique agricole singulière, qui vise à cultiver les terres argileuses de bas-fonds humides est identifiée dès le Néolithique.