Thèse soutenue

Etre femme(s) et être homme(s) au haut Moyen-Age (Ve -VIIe siècles) : les faits archéologiques alto-médiévaux au prisme du genre dans la région francilienne

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Auteur / Autrice : Clara Blanchard
Direction : Anne Nissen Jaubert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Archéologie
Date : Soutenance le 08/11/2023
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Archéologie (Paris ; 1990-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Archéologies et sciences de l'Antiquité (Nanterre ; 1999-....)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Cartron
Examinateurs / Examinatrices : Anne Nissen Jaubert, Mark Guillon, Bonnie Effros, Isabelle Algrain, Sebastian Brather
Rapporteurs / Rapporteuses : Brigitte Boissavit-Camus

Résumé

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Ces travaux proposent de décliner une problématique vaste, mais pourtant peu exploitée en archéologie mérovingienne française, les rapports entre faits archéologiques et questions de genre. A travers une approche des données récoltées lors des fouilles, que celles-ci soient anthropologiques, mobilières ou taphonomiques, ces études cherchent à percevoir la profondeur des rapports de genre au sein d’un contexte précis qui se veut holistique et tourné vers les rites du défunt et ses contemporains. Cette perspective permet à la fois un nouvel éclairage des faits archéologiques en eux-mêmes : comment exploiter au mieux des travaux qui ne prennent pas en compte le genre, comme des fouilles anciennes ? Que dire de la variabilité des dépôts mobiliers ? Comment et pourquoi sont-ils déposés ? Et par extension comment ont-ils déjà été interprétés par le passé et qu’est-ce que ces interprétations révèlent des chercheurs eux-mêmes ? On cherche ici à promouvoir une interprétation renouvelée de la place des rites, des symboliques et des pratiques, par le prisme du genre, dans ce contexte particulier qu’est les funérailles. Car il est bien important de resituer sans cesse les aires multiples qui s’entrecroisent dans ces travaux : qu’elles soient chronologiques, géographiques, culturelles, et à l’échelle de la vie des populations du passé. Il s’agit bien là d’un moment à part entière qui est celui de la mort. Par conséquent, il convient de questionner les types de traitements inter-individus (on désigne ici l’entièreté du corpus : femmes, hommes, individus immatures ou âgés), que ceux-ci soient relatifs aux aménagements funéraires, au mobilier funéraire, à la topographie, mais aussi à la diversité de ces pratiques qu’elles soient choisies par les morts, ou leurs contemporains. Il s’agit donc de questionner les rôles traditionnellement attachés aux individus féminins et masculins, les attendus sociaux qui les concernent et les représentations de ces derniers, notamment ces postures passives/actives attachées respectivement aux individus féminins et masculins. Quel est l’impact de nos propres conceptions modernes et contemporaines sur la recherche des populations du passé ? Comment le mesurer ? Comment s’en détacher ? L’archéologie du genre fourni une clé d’approche et de distanciation des préconceptions actuelles des archéologues. Cette approche permet de promouvoir une approche holistique des nécropoles, qui met le contexte et le défunt au centre de la réflexion, sans individualiser les approches et facilitant ainsi un travail comparatif.