Thèse soutenue

Des formes d'engagement au sein de tiers-lieux participatifs de la Métropole du Grand Paris

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Auteur / Autrice : Cécile Gauthier
Direction : Pierre Pech
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 05/07/2023
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Dynamiques sociales et recomposition des espaces (Nanterre ; 1997-....)
Jury : Président / Présidente : Maria Gravari-Barbas
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Pech, Maria Gravari-Barbas, Magali Talandier, Martin Vanier, Bruno Villalba, Richard Raymond
Rapporteurs / Rapporteuses : Magali Talandier, Martin Vanier

Résumé

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Les tiers-lieux sont souvent définis comme des espaces de sociabilité où une communauté d’acteurs peut se rencontrer, partager des ressources et des savoirs. Il s’agit dans cette thèse d’interroger les conditions d’implication des habitants et les territorialités associées au sein de tiers-lieux participatifs conventionnés avec des autorités locales. Après la construction d’une base de données de 91 acteurs de l’urbanisme temporaire participatif de la Métropole du Grand Paris, trois tiers-lieux ont été choisis dans une perspective d’étude comparative (Vive les Groues à Nanterre, l’Agrocité à Bagneux et Récolte Urbaine à Montreuil). Entre 2017 et 2022, l’observation participante et la conduite d’entretiens semi-directifs ont été les principales techniques déployées ainsi qu’une démarche de recherche impliquée entreprise sur l’un des tiers-lieux. Si l’on comprend d’abord la participation habitante comme le fait de prendre part à la gestion du tiers-lieu, l’analyse révèle différentes façons d’ouvrir la gouvernance, qui dépendent de la stratégie de l’association gestionnaire du tiers-lieu aussi appelée acteur intermédiaire. Cependant, la participation au sein des tiers-lieux prend surtout forme dans l’action et par la « pratique » en particulier à travers les chantiers participatifs. L’analyse de ces formes d’engagements et des territorialités associées révèle une appropriation modérée voire faible du tiers-lieu auprès des populations locales. Le rapport au territoire de certains participants, dit « désaffilié » ou « affranchi », s’explique par leur mode d’implication souple et éphémère sur le lieu ainsi que la forte mobilité de ces acteurs. En fin de compte, alors que les tiers-lieux sont parfois perçus comme des outils de participation territorialisés, les résultats de l’enquête suggèrent que les formes d’engagement suscitées en leur sein n’impliquent pas une forte territorialisation ou un réel ancrage au quartier des tiers-lieux étudiés. Cette définition du tiers-lieu émerge alors : un projet partenarial implanté sur un territoire, qui vise à la socialisation d’habitants à travers l’expérimentation « en pratique » d’alternatives à la société de consommation et de production, et qui s’appréhende à de multiples échelles territoriales par la mise en réseau de ses acteurs.