La mutation du système financier français (1978-1992) : de la réforme à la rupture
Auteur / Autrice : | Alain Kaspereit |
Direction : | Frédéric Tristram |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 10/06/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale d'Histoire de l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institutions et dynamiques historiques de l'économie et de la société (France ; 1998-....) |
Jury : | Président / Présidente : Clotilde Druelle-Korn |
Examinateurs / Examinatrices : Frédéric Tristram, Valérie Boussard, Michel Margairaz, Christian de Boissieu | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurent Warlouzet |
Résumé
Jusqu’à présent, il ne semble pas que la mutation qu’a connue le système financier français dans les années 1980 ait fait l’objet d’études académiques portant sur la globalité du phénomène dans sa spécificité française. Il nous est apparu que l’importance des transformations réalisées méritait, au-delà des mesures prises, des circonstances dans lesquelles elles ont été décidées et de leurs conséquences sur le nouveau tableau du système financier qu’elles dessinent, de rechercher et d’en extraire les dynamiques qui ont été à l’œuvre et qui sous-tendent ce bouleversement, ainsi que de réévaluer le rôle des différents acteurs dans cette mutation. La thèse qui est défendue, est que cette mutation est l’œuvre d’acteurs plus divers que ceux retenus jusqu’à présent, et qu’elle est la conséquence de trois dynamiques qui se sont appliquées sur le système financier français. La première a vu le jour dans les années soixante et avait été interrompue, d’abord par les évènements politiques de 1968, puis par les bouleversements dans l’économie mondiale apparus au début des années soixante-dix, marqués par des niveaux de chômage et d’inflation en très forte augmentation et de fortes variations dans les taux d’intérêt et les parités monétaires. Il s’agit de la dynamique de réforme d’un système à bout de souffle, dont le paradigme apparaît de moins en moins capable de répondre à des besoins de financement de l’économie française en forte croissance, et dont la finalité est de sortir d’un système de financement administré et d’y rétablir la concurrence. La deuxième dynamique est constituée par la mondialisation financière, amplifiée par les bouleversements entrainés par les déficits américains et l’abandon du système monétaire de Bretton Woods, et accélérée par les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Elle se manifeste par de nombreuses innovations, qui se diffusent extrêmement rapidement dans des marchés interconnectés, qui échappent au contrôle des autorités monétaires et se diffusent dans le monde bancaire qui y trouve une source de développement sans contrainte. Enfin, la troisième dynamique relevée est celle de la construction européenne. Elle se manifeste dès 1979 avec la mise en œuvre du SME, première réponse au niveau européen aux désordres sur le marché des changes. Elle s’impose de manière déterminante avec la signature de l’Acte Unique en 1986 et va aboutir au Traité de Maastricht en 1992, qui, tous les deux contribuent à dessiner la structure du système financier français tel qu’il est aujourd’hui.