Faire la guerre, faire l'État : sociohistoire de la rébellion des forces nouvelles de Côte d'Ivoire (1990-2020)
Auteur / Autrice : | Camille Popineau |
Direction : | Gilles Dorronsoro, Richard Banégas |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance le 24/03/2023 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de science politique (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre européen de sociologie et de science politique (Paris ; 2010-....) |
Jury : | Président / Présidente : Johanna Siméant-Germanos |
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Dorronsoro, Richard Banégas, Ricardo Soares de Oliveira, Didier Péclard | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sandrine Lefranc, Jacobo Grajales Lopez |
Résumé
L’auteure propose une sociohistoire de la rébellion des Forces nouvelles en Côte d’Ivoire (2002-2011) et interroge la façon dont la guerre a changé la trajectoire de l’État ivoirien du début des années 1990 à aujourd’hui. En analysant la trajectoire des acteurs et des groupes sociaux actifs dans la rébellion, cette thèse donne à voir l’évolution du champ politique ivoirien. D’abord, les trajectoires de ces acteurs avant, pendant et après la guerre montrent que, si la guerre amène à une reconfiguration des élites dirigeantes, elle n’affecte que marginalement les critères d’entrée dans le champ du pouvoir et les modes de production et de reproduction de la classe dirigeante ivoirienne, qui passent par des logiques d’assimilation de nouveaux groupes. Ensuite, la thèse montre que les logiques de patronage continuent d’être au fondement de l’exercice du pouvoir dans la Côte d’Ivoire post-conflit, mais que les réseaux bénéficiant de ces relations de dépendance se complexifient après la guerre, en intégrant les hommes en armes à la suite des accords de paix. De ce fait, le nouveau régime qui s’impose dans l’après-guerre repose sur une économie politique violente. Ainsi, cette thèse redonne à la guerre sa place dans la compréhension des trajectoires historiques de formation de l’État et de la domination en Afrique.