Thèse soutenue

Socialisation et politisation chez des réfugiés syriens en France : études de cas pour une sociologie politique de l'exil

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Nehal Mahmoud Kamel Hashem
Direction : Julien Fretel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 20/06/2023
Etablissement(s) : Paris 1
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de science politique (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre européen de sociologie et de science politique (Paris ; 2010-....)
Jury : Président / Présidente : Patrick Bruneteaux
Examinateurs / Examinatrices : Julien Fretel
Rapporteurs / Rapporteuses : Rémi Lefebvre, Dina El Khawaga

Résumé

FR  |  
EN

Nous cherchons à étudier le rapport que des réfugiés, arrivés en France, ont avec le politique. Ces Syriens sont des exilés que la crise syrienne en 2011 a obligés de partir ; après des parcours souvent chaotiques et dangereux, ils ont demandé l’asile en France. Ces réfugiés politiques ont eu des trajectoires de vie diversifiées. Ces réfugiés Syriens étaient perçus comme des victimes de la guerre, menacés politiquement par le régime malgré le fait qu’ils n’étaient pas tous politiquement engagés. Certains d’entre eux étaient des opposants politiques, d’autres des fidèles au régime politique, d’autres encore étaient indifférents. Cette thèse entend donc mettre au jour les processus de socialisation politique que ces trajectoires subies ont provoqués. Il s’agira donc de s’interroger sur ce qu’est la condition de réfugié. Ce qu’elle a fait à ces existences singulières, aux visions du monde de ces hommes et de ces femmes ayant dû migrer malgré eux. Nous nous focaliserons sur la politisation plus ou moins formalisée qu’ils ont eu à connaitre, politisation qui est entendue ici comme l'acquisition d’un rapport consenti et discursif au politique. Cette politisation résulte de différentes socialisations possibles, d’une socialisation primaire et d’une socialisation secondaire, et notamment cette socialisation qui se fait au travers d’un événement majeur ou d’une rupture biographique comme peut le représenter et le constituer l’exil. Autant de questions auxquelles nous essaierons de répondre : Comment ces individus ont- ils été marqués par les évènements qu’ils ont traversés ? En quoi un événement est-il source de socialisation ? En quoi l’exil en France a eu quelque chose de socialisateur et notamment en matière de conversion allant dans le sens de la construction d’un rapport politique au monde ? Nous nous interrogeons aussi sur la manière dont les dispositions politiques de chacun de ces agents sociaux sont activées par le contexte social d’exil. Pour ce faire, nous croiserons l’approche dispositionnelle et l’approche contextuelle de l’événement (la révolution – la guerre- l’exil- l’arrivée en France et ses impacts). Compte tenu de nos matériaux et de notre protocole de recherche, nous nous essaierons à un travail d’études de cas, non pour figer nos « cas » dans des modèles, mais pour tenter de repérer modestement des trajectoires d’exil. Nous tenterons ainsi de dégager des profils de rapports au politique que des déplacements aussi brutaux que ceux des réfugiés ont engendrés.