Étude in vitro des effets neurotoxiques et neuro-inflammatoires de trois toxiques environnementaux analogues d'acides aminés sur des modèles de culture de cellules souches neurales
Auteur / Autrice : | Sarah Méresse |
Direction : | Stéphane Mortaud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie. Biologie cellulaire-Neurotoxicologie |
Date : | Soutenance le 11/07/2023 |
Etablissement(s) : | Orléans |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Santé, Sciences Biologiques et Chimie du Vivant (Centre-Val de Loire ; 2012-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Immuno-NEuro Modulation (Orléans ; 2012-....) |
Jury : | Président / Présidente : Steeve Hervé Thany |
Examinateurs / Examinatrices : Nicola Marchi, Agnès Petit-Paitel | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Laurence Payrastre, Raphaële Boydron-Le -Garrec |
Résumé
Les polluants environnementaux, comme le glyphosate (GLY) et le glufosinate d'ammonium (GLA) sont des herbicides qui participent à l'eutrophisation des milieux. Cela conduit, en association avec le changement climatique, à des efflorescences cyanobactériennes. La β-méthylamino-L-alanine (BMAA) est une cyanotoxine neurotoxique. Nos travaux antérieurs ont démontré que BMAA peut perturber l'homéostasie du système nerveux central en ciblant les cellules gliales. Nous avons mis en évidence que BMAA altère les cellules souches neurales issues de la SVZ et conduit les astrocytes et les cellules microgliales dans un état pro-inflammatoire. Une exposition précoce à des contaminants environnementaux peut altérer durablement le développement du cerveau via la neuro-inflammation et ainsi conférer des prédispositions à développer diverses pathologies neuropsychiatriques et/ou neurodégénératives. Notre but a été de se rapprocher des conditions réelles d’exposition. Ce sujet de thèse a cherché à déterminer la capacité d'une exposition à un cocktail (GLY, GLA, BMAA) à induire des effets neurotoxiques et/ou neuro-inflammatoires, à l'aide de modèles in vitro de cellules souches neurales en 2D ou enorganoïdes. Ces modèles fournissent une alternative pour étudier les effets néfastes des contaminants environnementaux sur les processus neurodéveloppementaux critiques, y compris la prolifération et la différenciation cellulaire. Mes résultats ont montré que les cellules gliales étaient affectées par la combinaison de trois toxiques environnementaux. Les expositions ont montré une prolifération des cellules microgliales suite à une exposition au GLA mais plus encore par le cocktail de toxique. Cependant, le cocktail n'a pas affecté l'état inflammatoire des astrocytes et des cellules microgliales alors que le glufosinate d'ammonium et le BMAA l'ont fait.Ces résultats suggèrent l’existence d’interactions entre ces composés, sans effet synergique, qui pourraient trouver leur origine dans leur analogie structurale avec les acides aminés et donc avoir des cibles moléculaires communes.Cette thèse démontre la nécessité de considérer l'exposome en toxicologie pour modéliser au mieux les réalités.