Thèse soutenue

Les préfets de Vichy : des serviteurs du régime ? (10 juillet 1940 - 20 août 1944)

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Auteur / Autrice : Joanna Sarazin
Direction : Michel Boivin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire, histoire de l'art et archeologie
Date : Soutenance le 01/12/2023
Etablissement(s) : Normandie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Normandie Humanités (Mont-Saint-Aignan, Seine-Maritime)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire, Territoires & Mémoires (Caen ; 2017-....)
établissement co-accrédité : Université de Caen Normandie (1971-....)
Jury : Président / Présidente : Mare-Benedicte Vincent
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Wieviorka, Olivier Dard
Rapporteurs / Rapporteuses : Olivier Wieviorka, Olivier Dard

Résumé

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Cette monographie s’intéresse à la carrière des préfets en situation et en action sous l’Etat français, à l’échelle de tous les départements de métropole, Corse incluse, du 10 juillet 1940 au 20 août 1944. Elle invite à s’interroger sur les nombreux parcours originaux propres à la période étudiée et les rapports que les préfets entretiennent avec le régime de Vichy, la façon dont ils exercent leurs fonctions et leur autorité dans leur département, leurs attitudes face à la Résistance. En d’autres termes, qu’est-ce qu’être préfet de Vichy dans un contexte de guerre et d’occupation du territoire par l’ennemi. Quel est le degré de soumission des préfets au nouveau régime mis en place au lendemain de la défaite ? En quoi les opinions, les comportements et les attitudes des préfets de Vichy ont-ils influencé l’évolution de leur carrière ? Ceci amène à considérer leur mobilité et à effectuer des comparaisons entre départements d’une part et entre zone occupée et zone libre d’autre part. Au total, 245 préfets ont été en poste sous Vichy, dont les préfets de la Troisième République en fonction au 10 juillet 1940 et les préfets nommés, installés par Vichy et ayant occupé un poste territorial entre le 10 juillet 1940 et le 20 août 1944. Dès la mise en place de l’Etat français, les préfets se trouvent confrontés aux conséquences de la défaite et aux premières mesures vichystes de reprise en main. Celles-ci se traduisent notamment par une volonté du nouveau régime de « purifier » le corps préfectoral en procédant notamment à de nombreux mouvements préfectoraux caractérisés par des mutations et des relèvements de fonction dès l’été 1940 puis tout au long du régime. Ce corps préfectoral rénové, accueillant des nouveaux venus non issus de la carrière, permet au régime de mettre en œuvre sa politique de Révolution nationale. Les préfets doivent donc exécuter cette politique, qui se radicalise de plus en plus dès 1942, tout en étant eux-mêmes contrôlés par les autorités de Vichy. On distingue alors différents destins des préfets de Vichy avec, pour certains, la volonté de préserver leur carrière. Ainsi, des préfets choisissent de continuer à servir le régime, parfois en se radicalisant, et d’autres, plus minoritaires, choisissent de résister par divers moyens, plus ou moins engagés. Toutefois, les destins des préfets de Vichy sont de nouveaux bouleversés à la Libération avec une nouvelle épuration du corps préfectoral cette fois dans une volonté de faire oublier les serviteurs de l’Etat français.