« Le peuple est dans la rue » : appropriations de l'espace et processus de politisation dans le mouvement des Gilets jaunes
Auteur / Autrice : | Charif Elalaoui |
Direction : | Salvador Juan, Magali Della Sudda |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie, démographie |
Date : | Soutenance le 01/12/2023 |
Etablissement(s) : | Normandie |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Homme, sociétés, risques, territoire (Rouen) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude et de recherche sur les risques et les vulnérabilités (Caen ; 2004-....) |
établissement co-accrédité : Université de Caen Normandie (1971-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Julien Talpin |
Examinateurs / Examinatrices : Julien Talpin, François Buton, Anne Lambert, Violaine Girard | |
Rapporteur / Rapporteuse : Julien Talpin, François Buton |
Mots clés
Résumé
Le surgissement du mouvement des Gilets jaunes le 17 novembre 2018 a constitué un moment singulier. Les réceptions différenciées et les diverses interprétations dont ce mouvement social a fait l’objet lors de son émergence ont traduit les défis qui se sont posés pour saisir sa composition, ses mots d’ordre et ses modes d’action, ainsi que certaines inégalités dans la société française contemporaine qu’il a mis en exergue.Dans la continuité des travaux du collectif « jaune vif », le but de cette thèse est d’analyser l’engagement de personnes mobilisées dans le cadre du mouvement dans une ville en Normandie tout en prêtant attention à leurs rapports à l’espace. Son ambition est de montrer par quels processus s’opèrent les politisations de personnes issues en majorité des classes populaires et qui se sont identifiées en 2018 comme « Gilets jaunes ».La thèse met également en exergue le fait que la mobilisation des Gilets jaunes sur certains espaces reflète des ancrages sociaux ainsi que des trajectoires résidentielles. Si l’expérience protestataire a participé à façonner certaines sphères de la vie des personnes interrogées, celle-ci a renforcé la capacité de ces dernières à revendiquer un rapport populaire au politique par une parole publique mettant en accusation des acteurs politiques.Pour articuler l’hétérogénéité des expériences vécues au sein du mouvement et les tendances qui le composent, la thèse s’appuie ainsi sur des techniques d’enquête mixtes. De première main, les matériaux empiriques mobilisés se composent de corpus d’entretiens réalisés avec les personnes mobilisées, d’observations ethnographiques réalisées en grande partie localement, d’un travail d’archives, ainsi que l’utilisation de données issues d’un questionnaire administré auprès des participant·es par un collectif de recherche normand (2018/2019).