La mise à distance des exilés dans les Centres d'Accueil et d'Orientation par les politiques d'action sociale. Une géographie sociale des formes d'accueil et des conditions de vie des ''migrants'' en Normandie
Auteur / Autrice : | Margaux Verove |
Direction : | Benoît Raoulx |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance le 06/01/2023 |
Etablissement(s) : | Normandie |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Homme, sociétés, risques, territoire (Rouen) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Espaces et Sociétés (Rennes ; Angers ; Caen ; Le Mans ; Nantes ; 1996-....) |
établissement de préparation : Université de Caen Normandie (1971-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Madeline |
Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Dumont, Swanie Potot, Carolina Kobelinsky, Olivier Clochard | |
Rapporteur / Rapporteuse : Isabelle Dumont, Swanie Potot |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO) sont des dispositifs d’hébergement à destination des exilés transitant en France. Ils ont été créés lors du démantèlement de Calais (octobre 2016) pour permettre la mise à l’abri de ces personnes et pour leur proposer un premier suivi administratif et sanitaire. Mais ces centres d’accueil ne sont pas seulement un dispositif d’action sociale. Ils représentent également la néolibéralisation du travail social et sont des lieux où les exilés peuvent être contrôlés et triés dans le but de répondre aux mesures migratoires des Etats européens. Cette thèse vise ainsi à questionner les conséquences de la rencontre des champs de l’action sociale et des politiques publiques sur les bénéficiaires du dispositif et sur les communes d’accueil. Car là aussi les CAO sont des lieux singuliers. Depuis les années 2010, les gouvernements français successifs tendent vers la répartition des exilés entre les régions afin de répartir « la charge » entre les départements pour « désengorger » l’Ile-de-France, polarisante dans les parcours des émigrés. C’est ainsi que les CAO ont été mis en place de façon habituelle dans les grandes villes, mais aussi dans des espaces peu denses (petites villes et espaces ruraux) auprès de populations locales qui n’avaient parfois jamais rencontré de personnes étrangères. L’arrivée d’exilés dans ces espaces n’est toutefois pas nouvelle : de nombreux maires avaient déjà accueillis sur leurs communes des personnes étrangères, et des centres d’accueil (CADA) ont également pu être créés dans ce type de communes. Néanmoins les CAO ont permis une répartition de grande ampleur des exilés dans ces espaces, qui a ainsi donné l’occasion à l’Etat d’assurer et de pérenniser la dispersion des exilés hors des grandes villes. Ces arrivées ont changé les dynamiques sociales des espaces d’accueil.