Thèse soutenue

Évaluation de la capacité de bioremédiation des sédiments aquacoles par les espèces halophytes et leur microbiote associé dans les fermes de Nouvelle-Calédonie

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Auteur / Autrice : Marie Colette
Direction : Luc Della PatronaLinda Guentas
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie des organismes
Date : Soutenance le 05/10/2023
Etablissement(s) : Nouvelle Calédonie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale du Pacifique (Faaa ; 2005-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer. Délégation outre-mer (Nouvelle-Calédonie) - Institut de Sciences exactes appliquées (Université de la Nouvelle-Calédonie ; 2017-..)
Jury : Président / Présidente : Valerie Burtet-Sarramegna
Examinateurs / Examinatrices : Luc Della Patrona, Linda Guentas, Valerie Burtet-Sarramegna, Joséphine Peigne, Marie Simonin, Thierry Laugier, Joël Fontaine, Cyril Marchand
Rapporteurs / Rapporteuses : Joséphine Peigne, Marie Simonin

Résumé

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En Nouvelle-Calédonie, l’élevage de la crevette bleue du Pacifique, Penaeus stylirostris se déroule en bassins de grossissement, où cette culture génère une quantité importante de déchets organiques qui finissent piégés dans les sédiments. En excès, l’accumulation de ces déchets organiques peut conduire à une eutrophisation de l’écosystème aquacole et nuire à la santé des crevettes. C’est pourquoi, à la fin de chaque cycle de production crevetticole, les bassins en terre sont entièrement vidés et asséchés à l’air libre pendant plusieurs mois lors des « assec ». Cette technique a pour objectif d’accélérer la décomposition microbienne de la matière organique accumulée dans les sédiments. Cependant, la mise en assec des bassins n’est pas toujours efficace car l’assèchement excessif des sédiments peut freiner les activités de décomposition microbiennes. Une voie prometteuse pour traiter ces accumulations de déchets organiques serait la bioremédiation en utilisant des plantes halophiles et le microbiote associé à leurs rhizosphères. Par une approche intégrée et pluridisciplinaire, ce projet de thèse visait à évaluer si la culture d’halophytes et de son microbiote de la rhizosphère permet d’épurer les sédiments impactés par l’activité aquacole. A travers des expérimentations menées en serre, ce travail a démontré que la culture d’halophytes et de leur microbiote associé, permet de réduire les teneurs en azote, soufre et phosphore du sédiment mais que l’efficacité de la bioremédiation dépend en grande partie des caractéristiques physico-chimiques du sédiment. Par ailleurs, les cortèges microbiens recrutés dans la rhizosphère sont différents entre les espèces halophytes Atriplex jubata, Sarcocornia quinqueflora ou Suaeda australis. Il en résulte que les fonctions et guildes microbiennes liées aux cycles biogéochimiques du sédiment diffèrent également entre les espèces halophytes. Ainsi, l’intégration de la culture d’halophytes aux activités crevetticoles présente un fort potentiel d’application et de valorisation mais des essais sont encore nécessaires avant de pouvoir développer ce système à l’échelle d’un bassin. Ces travaux ouvrent des perspectives sur une meilleure gestion des fonds de bassins pendant les périodes d’assec mettant en oeuvre une ou plusieurs méthodes de bioremédiation : culture d’halophyte, assèchement des sédiments, chaulage, combinaison de plusieurs méthodes, afin d’assurer une fertilité favorable du sédiment pour maximiser le confort des post-larves à l’ensemencement et en phase de grossissement. A plus grande échelle, ce projet pourrait s’exporter dans d’autres pays du monde et contribuer au développement de pratiques aquacoles plus durables.