Identification et caractérisation fonctionnelle de régions non-codantes à l’origine de cardiopathies rythmiques
Auteur / Autrice : | Manon Baudic |
Direction : | Jean-Jacques Schott, Julien Barc |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie médecine santé |
Date : | Soutenance le 13/03/2023 |
Etablissement(s) : | Nantes Université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Biologie-Santé (Nantes) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : L'Unité de Recherche de l'Institut du Thorax (Nantes) |
Jury : | Président / Présidente : Catherine Boileau |
Examinateurs / Examinatrices : Estelle Gandjbakhch | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Francesca Rochais, Guillaume Andrey |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Environ 10% des morts subites cardiaques (MSC) surviennent chez des individus sans cardiopathie ischémique ni anomalie structurelle et sont considérées comme des pathologies électriques primaires (PEP), souvent héréditaires. L’origine génétique de ses pathologies a d’abord été associée à des mutations rares à effet fort dans les régions codantes du génome. Toutefois, certaines formes familiales montrent une expressivité variable de la pathologie et une pénétrance incomplète des variants rares suggérant l’implication de modulateurs. Cependant, la majorité des patients présentant des PEP reste à ce jour sans diagnostic moléculaire. L’une des hypothèses actuelles repose sur l’existence de mutations localisées dans les régions non-codantes du génome. L’application de nouvelles technologies de séquençage de génomes entiers permet aujourd’hui d’aborder la génétique de ces patients en impasse de diagnostic moléculaire et le nouveau défi réside désormais dans l’annotation et la compréhension des mécanismes moléculaires de ces régions non-codantes à l’origine de cardiopathies. Ainsi, à partir de 7 familles présentant une cardiopathie complexe associant des troubles électriques et des anomalies du développement, nous avons, identifié des délétions rares chevauchantes (15-330kb) localisées dans un désert génique en 4q25. Au sein de ce projet international, je me suis attachée à caractériser le mécanisme épigénétique et les conséquences moléculaires sous-jacentes à ces délétions. Ce travail a conduit à étudier un modèle murin ainsi qu’un modèle isogénique hiPSC-CM. Grâce à ces modèles une dérégulation de l’expression du gène PITX2 a été mis en évidence, causé par la délétion d’un site de liaison CTCF à l’origine d’un remodelage 3D de la chromatine. En parallèle, j’ai appliqué mon expertise d’annotation génomique fonctionnelle des régions non-codantes au syndrome de Brugada (SBr), pour laquelle nous avons réalisé une étude d’association sur 2820 cas. Ce travail a permis l’identification de 21 variants fréquents-loci majoritairement non-codants. L’annotation génomique fonctionnelle de ces régions régulatrices montre leurs interactions avec des gènes cibles et, pour certains une régulation de leur expression. Le séquençage de génomes entiers de 354 cas index m’a également permis d’identifier une délétion rare d’une région régulatrice à l’origine du SBr. En conclusion, ces travaux associant des approches génétiques, épigénétiques et fonctionnelles précisent l’architecture génétique complexe des cardiopathies rythmiques et ouvrent la voie pour une meilleure stratification du risque de la MSC.