La folie postcoloniale : la représentation de la dictature dans les romans de Nuruddin Farah et Ngugi wa Thiong’o
Auteur / Autrice : | Komi Akakpo |
Direction : | Sämi Ludwig |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues et littératures anglaises et anglo-saxonnes |
Date : | Soutenance le 14/12/2023 |
Etablissement(s) : | Mulhouse |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des Humanités (Strasbourg ; 2009-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherche en langues et littératures européennes (Mulhouse, Haut-Rhin) - Institut de recherche en langues et littératures européennes / ILLE |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse propose une lecture pluridisciplinaire de la folie des régimes dictatoriaux dans Sweet and Sour Milk, Sardines, and Close Sesame de Nuruddin Farah, Matigari et Wizard of the Crow de Ngugi wa Thiong’o. En effet, on constate que dans ces romans, le monde postcolonial est régi par des contradictions et des paradoxes résultant du recours abusif des dictateurs à la force, la richesse et la persuasion, les trois moyens fondamentaux d’obtention du consentement et de l’obéissance selon l’historien américain Carroll Quigley. Or, il apparait que même si ces méthodes de gouvernance peuvent produire de l’obéissance sous forme de silence, distorsion et folie chez certains personnages, elles engendrent aussi, chez d’autres, des réactions de résistance. Alliant récit, histoire et théorie, cette étude démontre comment les traitements thématiques des tropes du silence, de la distorsion, de la folie et de la résistance par Farah et Ngugi dans leurs romans révèlent les subtilités d’une scène politique africaine où la peur de la répression est une seconde nature, où les rumeurs contredisent à la fois les vérités privées et les mensonges publics, où les dictateurs utilisent la propagande et l’endoctrinement pour vendre leurs illusions aux masses, et où la résistance à la tyrannie est perçu comme un acte de folie. En somme, cette thèse suggère que bien que chaque auteur aborde ces sujets à sa manière, par le réalisme, le sarcasme, la satire ou l’hyperbole, Farah et Ngugi dépeignent des personnages, dirigeants et dirigés, prisonniers d’une spirale inéluctable dans laquelle cela relève autant de la folie de résister à la tyrannie que de s’y soumettre.